Rapport dit « Mucyo ». Réaction asso France Turquoise
Par un communiqué en date du 5 août 2008 le Gouvernement rwandais accuse la France d’avoir été complice de la préparation et de l’exécution du génocide au Rwanda en 1994. Avec un certain nombre de responsables politiques et militaires, des officiers de l’opération Turquoise sont accusés d’implication dans le génocide. Plus généralement, les militaires français de Turquoise auraient « pleinement pris en charge le projet génocidaire ».
Ayant été le commandant de cette opération, je récuse formellement ces accusations infondées et indignes. Elles visent des hommes qui ont mis fin au génocide, sauvé des milliers de vies et permis d’éviter une catastrophe humanitaire en persuadant trois millions de personnes fuyant au Zaïre de rester au Rwanda.
Le régime rwandais, gravement mis en cause par les justices de grands pays démocratiques, croit devoir instrumentaliser le génocide, manipuler l’opinion et inverser les responsabilités.
A l’issue de l’opération Turquoise les Nations Unies ont souligné que la France avait rempli avec succès tous les objectifs qui lui avaient été fixés. Les nombreux témoins sur le terrain de l’action des militaires de Turquoise, comme ceux qui portent un intérêt à cette affaire, ne sauraient rester indifférents à une telle falsification des faits.
Accuser de complicité de génocide les militaires français qui ont contribué au rétablissement de la paix au Rwanda, comme dans de nombreuses régions du monde, est inacceptable.
7 août 2008, Général (2S) Jean Claude Lafourcade, commandant de l’opération Turquoise, président de l’association France Turquoise
Le 19 septembre 2008 le général Lafourcade a complété son propos initial et précisé les actions envisagées par l’association France Turquoise qu’il préside :
"Commandant de l’opération Turquoise en 1994, je suis Président de l’Association France Turquoise qui a pour objet de défendre les militaires ayant servi au Rwanda. De nombreuses associations patriotiques, sensibles au dossier du Rwanda, apportent un soutien déterminé à France Turquoise.
Les soldats français ont rempli de manière exemplaire au Rwanda la mission qui leur a été assignée par le Gouvernement et le Président de la République. Les ordres qu’ils ont reçus ont été exécutés scrupuleusement et dignement. Les Nations Unies et la communauté internationale leur en ont donné acte en 1994 et, en 1998, la commission parlementaire française a écarté toute ambiguïté sur leur action.
Les accusations totalement infondées, s’appuyant sur de faux témoignages, dont les militaires sont l’objet aujourd’hui sont intolérables. Les militaires n’accepteront pas qu’elles restent sans réponse devenant ainsi une « vérité » qui restera dans l’histoire.
Victimes d’une manœuvre, à l’évidence politique, du régime de Kigali ils considèrent que celle ci doit avoir une réponse politique au plus haut niveau de l’Etat.
C’est pourquoi ils demandent instamment au Président de la République, chef des Armées, de dénoncer publiquement ces accusations inacceptables et d’agir à son niveau pour ne pas laisser se développer une stratégie d’instrumentalisation du génocide rwandais."
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.