Rwanda le paradoxe français
Le lundi 26 novembre 2018, au cercle Aristote, Charles Onana, docteur en sciences politiques, a donné une conférence intitulée « Rwanda le paradoxe français » dans laquelle il analyse scientifiquement preuves à l’appui les incohérences des accusations portées contre la France dans le dossier rwandais.
On ne s’étonnera pas de trouver dans l’exposé de Ch. ONANA des références nouvelles tant les soi-disant chercheurs français, totalement obnubilés par leurs présupposés et par les prétendues archives françaises telles qu’ils les imaginent, négligent délibérément et systématiquement les autre sources , pourtant abondantes et fort instructives.
Ch . ONANA , stupéfait par l’esprit militant et la vacuité scientifique des travaux réalisés en France sur ce sujet douloureux, lui a consacré une thèse universitaire qui est appelée à faire désormais autorité dans le monde universitaire.
Intitulée « Rwanda, l’Opération Turquoise et la controverse médiatique (1994-2014) : analyse des enquêtes journalistiques, des documents secret-défense et de la stratégie militaire », cette thèse de doctorat en Science politique a été soutenue le 21 décembre 2017 à Lyon, dans le cadre de École doctorale de Droit (Lyon) , en partenariat avec Université Jean Moulin (Lyon). Reconnue de très grande qualité, elle a valu à Ch. ONANA le titre de docteur en Sciences Politiques.
Le résumé de ce travail est révélateur : « 22 juin 1994, le Conseil de sécurité de l’ONU vote la résolution 929 autorisant le déploiement d’une force multinationale humanitaire, neutre et impartiale au Rwanda ayant pour mission de mettre fin aux massacres. Concrètement, c’est la France, à l’initiative de ce projet, qui va assurer le commandement de la mission dénommée Opération Turquoise. Celle-ci se heurte à l’opposition des rebelles tutsis du Front Patriotique Rwandais, aux réserves des organisations humanitaires mais elle reçoit le soutien appuyé du gouvernement intérimaire rwandais hutu. L’Opération Turquoise suscite surtout une vague d’accusations dans la presse française, le président François Mitterrand et les militaires français étant accusés de « complicité de génocide », voire de« participation au génocide ». Ces accusations perdurent et reviennent régulièrement depuis plus de vingt ans, relayées par des journalistes qui disent avoir découvert puis révélé « l’inavouable » rôle de la France au Rwanda. Cette étude analyse les enquêtes journalistiques menées de 1994 à 2014 et les confronte aux documents confidentiels et secret-défense issus des archives américaines, françaises, rwandaises et onusiennes, ainsi qu’à la stratégie militaire mise en œuvre durant l’Opération Turquoise. Elle permet ainsi d’identifier les sources sur lesquelles reposent ces accusations et d’en évaluer le bien-fondé. Ce faisant, elle met en évidence la façon dont la recherche s’est concentrée sur le génocide au détriment de la lutte armée initiée par le FPR de 1990 à juillet 1994, laissant de côté des aspects essentiels à la compréhension de la tragédie rwandaise. »
Or, Charles Onana (né le 18 février 1964), journaliste d’enquête et essayiste franco-camerounais, ne s’était pas signalé jusque-là par une excessive indulgence envers la France et son Armée. Ses publications de 2003 sur l’action des soldats africains pendant la Seconde Guerre mondiale et sur le massacre de Thiaroye l’avait amené à dénoncer les injustices dont ont été victimes les Africains et, en particulier, le gel des pensions des anciens combattants ressortissants des pays devenus indépendants.
Par ailleurs, pour avoir dirigé l’Organisation panafricaine des journalistes indépendants au sein de laquelle il a mené des enquêtes, Charles Onana a acquis une légitimité incontestable. Ses travaux sont d’une rigueur scientifique reconnue.
Mais écoutons plutôt Charles ONANA :