L’attentat du 6 avril 1994 nous concerne directement car un membre de notre association a perdu son mari dans le crash de l’avion et a entamé une procédure judiciaire avec plainte contre X. Dans le cadre de nos statuts nous soutenons cette initiative pour connaitre la vérité sur ce dramatique évènement.
Procureur en chef près le Tribunal pénal international pour le Rwanda du 1° octobre 1996 au 15 septembre 1999, Louise ARBOUR a récemment reconnu – mieux vaut tard que jamais- qu’elle avait été empêchée de remplir pleinement son mandat. Certaines enquêtes rentrant dans le mandat du tribunal auraient été bloquées car incriminant le FPR. Tout particulièrement, toute enquête sur l’attentat du 6 avril 1994 aurait été empêchée par le gouvernement de Kigali et ses alliés.
Alexis Twizerimana mesure ici ce que fut l’impact des pressions révélées par celle qui fut sa « patronne ». Ancien enquêteur au TPIR, il a vécu en direct et ès-qualité les renoncements de madame ARBOUR. Il désigne aujourd’hui ceux qui firent passer son procureur sous les fourches caudines de la politique américano-canadienne. Il mesure les dégâts causés par la forfaiture du Parquet sur le fonctionnement de la justice internationale. Il expose l’échec du TPIR à démontrer à la fois la réalité des faits et leur irréalité telle que la souhaitait les puissances instrumentalisant l’ONU. Ses sources, aussi nombreuses qu’incontestables, font de ce texte un document incontournable pour qui veut comprendre la bataille médiatico-judiciaire conduite par Kagame depuis vingt -sept ans.
Ce faisant, Alexis Twizerimana pointe aussi l’immense responsabilité de la Justice française qui se retrouve dans l’inconfortable situation de devoir pallier les carences du TPIR et de faire ce que Kagame a jusque-là réussi à empêcher. Chargée sur plaintes des familles des victimes d’instruire sur l’attentat du 6 avril 1994, les magistrats français se trouvent chargés de désigner devant l’Histoire celui qui a non seulement commis un « simple » assassinat collectif d’une vingtaine de victimes rwandaises et françaises mais surtout celui qui a déclenché – de manière probablement délibérée – le génocide rwandais de 1994.
Comme elles ont pesé sur les magistrats du TPIR, les pressions de toutes sortes pèsent lourdement sur les magistrats chargés de ce dossier. Espérons que la justice française, qui comme chacun le sait, est indépendante, saura mieux résister que ne l’a pas fait la justice internationale.” Lire la suite