UN COLLOQUE QUI S’ANNONCE PASSIONNANT.
LA DESINFORMATION HISTORIQUE. UN CAS D’ECOLE : LE RWANDA
Colloque organisé le lundi 17 novembre, à 20 heures, à la Maison des Mines 270 rue Saint Jacques (75005, métro port Royal) par l’Association pour l’Histoire
Au printemps 1994, la tragédie rwandaise voyait le massacre généralisé de la minorité tutsie, aboutissement d’une confrontation ethnique apparue lors de l’accès à l’indépendance. Entretenue par les Tutsis du FPR réfugiés en Ouganda, la guerre contre le pouvoir hutu installé à Kigali a vu la France intervenir au profit de celui-ci, puis se poser en arbitre pour que s’impose une solution négociée, acquise à la veille du déclenchement du génocide mais remise en cause après la destruction de l’avion du président Habyarimana. Alors que la « communauté internationale », médusée par les violences et les massacres qui suivent, demeure passive, seule la France intervient, dans des conditions extrêmement difficiles, pour s’interposer et stabiliser la situation. Elle contribue ainsi à l’arrêt des massacres et à l’évacuation vers le Zaïre voisin des populations menacées de représailles. Unanimement saluée à cette époque, l’intervention française fait, au fil des années suivantes, l’objet d’une campagne de dénigrement et de dénonciation visant à accuser notre Armée de complicité dans les massacres survenus. Certains journalistes à la déontologie incertaine et quelques hommes politiques – un Bernard Kouchner par exemple – s’efforcent d’accréditer les fables entretenues à ce sujet, au service d’intérêts que l’Histoire à venir identifiera sans doute alors que les investigations engagées depuis ces dramatiques événements démontrent la part de responsabilité des actuels dirigeants de Kigali dans le déclenchement des massacres…
Animée par Philippe Conrad, l’Association pour l’Histoire – qui se consacre à la défense et à la promotion des savoirs historiques en un temps où le contrôle des mémoires est devenu un enjeu de pouvoir – revient sur cette question douloureuse à l’occasion d’un colloque organisé le lundi 17 novembre, à 20 heures, à la Maison des Mines, 270 rue Saint Jacques 75005 métro Port Royal
Cette soirée verra notamment l’intervention du général Jean Claude Lafourcade, qui commandait l’opération Turquoise en 1994, du colonel Jacques Hogard qui fut l’un des acteurs de terrain de l’opération et de Bernard Lugan, historien africaniste, expert au tribunal d’Arusha et auteur de plusieurs ouvrages sur la question, qui replacera la tragédie de 1994 et les débats qu’elle engendre dans la longue durée historique.