Rwanda, chantage et faux témoignages
12.11.09 – TPIR/NZIRORERA – DES PRISONNIERS RWANDAIS FONT DE FAUX TEMOIGNAGES POUR ETRE LIBERES
Arusha, 12 novembre 2009 (FH) – Un témoin de la défense a déclaré jeudi devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) que les prisonniers au Rwanda faisaient, à la demande des autorités, de faux témoignages contre des accusés en procès à Arusha.
Baptisé "16"pour protéger son identité, le témoin est interrogé par l’avocat américain de la Défense Peter Robinson, dans le cadre du procès de l’ancien secrétaire général du MRND, Joseph Nzirorera.
Nzirorera est jugé conjointement avec deux autres pontes de l’ex-parti au pouvoir : ses ancien président Mathieu Ngirumpatse et vice-président Edouard Karemera, dont la défense est close.
"16" a affirmé que des officiels rwandais avaient conseillé à un groupe de 40 détenus de la prison de Ruhengeri, dont lui-même, d’accuser faussement les dirigeants du parti présidentiel de l’époque afin de bénéficier de libérations anticipées.
Il a demandé à la chambre, présidée par le juge Byron, de n’accorder "aucun crédit aux déclarations que j’ai faites devant les autorités de la prison de Ruhengeri et devant les enquêteurs du TPIR en 2002, parce que je les ai faites sous la contrainte."
Il a également communiqué les noms de dix autres témoins qui avaient été contraints de faire de même.
"16"poursuivra son témoignage lundi. Il est le dixième témoin de la défense, sur 55 attendus.
Nzirorera et ses deux co-accusés, l’ex-président du parti, Mathieu Ngirumpatse, et l’ancien vice-président, Edouard Karemera, répondent notamment de crimes perpétrés par des membres de leur parti. C’est ce que le procureur appelle, dans son acte d’accusation, la responsabilité de supérieur hiérarchique.
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