Visite de Paul Kagame : la France brade l’honneur de ses soldats et couvre un tissu de mensonges.
La communauté internationale et les responsables politiques de l’époque l’ont pourtant affirmé clairement : l’opération Turquoise s’est exactement déroulée, sous les yeux de nombreux observateurs, dans les conditions prévues par la résolution 929 des Nations Unies en respectant strictement les directives du gouvernement français. Elle a permis de sauver plusieurs dizaines de milliers de vies et d’arrêter l’exode massif au Zaïre des populations fuyant devant l’avance des troupes du FPR du général Kagame. Cette intervention est à l’honneur de la France et la mission d’information parlementaire présidée par Paul Quilès en 1998 a d’ailleurs rejeté toute implication de notre pays et de son armée dans le génocide.
Or les accusations contre l’armée française perdurent. Des plaintes ont été déposées par des Rwandais au Tribunal aux armées de Paris, en 2005 puis en 2010, accusant les soldats français de « crimes contre l’humanité et de complicité de génocide ». Le 7 avril 2007, le Président Kagame déclarait publiquement que les soldats de Turquoise « étaient venus au Rwanda pour tuer les Tutsis ». En août 2008 le gouvernement rwandais, dans un communiqué officiel, accusait la France et l’armée française « d’avoir participé à l’exécution du génocide » en publiant une liste d’officiers mis en cause. En l’absence de réactions du gouvernement français, ces officiers ont porté plainte contre le ministre rwandais signataire du communiqué. Nous déplorons que, malgré nos multiples demandes, les procédures en cours ne soient toujours pas instruites à ce jour, car nous attendons que la vérité apparaisse au grand jour.
Ces accusations ont été qualifiées de « tissu de mensonges » par monsieur Alain Juppé et les « témoignages » sur lesquels elles s’appuient sont instrumentalisés. Elles proviennent d’un régime dont la nature plus qu’autoritaire est de plus en plus soulignée par la communauté internationale. Les Nations Unies, dans un Rapport publié le 5 Octobre 2010, accusent le régime rwandais d’avoir massacré des centaines de milliers de personnes dans la décennie 1990.Plusieurs pays et de nombreuses organisations gouvernementales ou non gouvernementales, dénoncent aujourd’hui les graves atteintes aux droits de l’homme dans ce pays. Ils soulignent la répression politique, les restrictions aux libertés individuelles et à la liberté de la presse. Plusieurs pays occidentaux, prenant acte de ces dérives, ont décidé, au cours de ces derniers mois, de prendre leurs distances avec ce régime et les chefs d’Etat espagnol, belge et britannique ont refusé de recevoir le président Kagame. Dans le contexte actuel, l’attitude complaisante de la France à l’égard d’un tel régime ne pourra qu’être très mal comprise.
La normalisation des relations avec le Rwanda est peut-être souhaitable, mais pas à n’importe quel prix. Elle ne peut sûrement pas justifier que la France ferme les yeux sur la réalité du régime rwandais, ni que le président de la République, chef des armées, couvre de son silence les calomnies proférées contre les soldats de l’opération Turquoise. Forte du soutien de plusieurs grandes associations patriotiques, l’association France-Turquoise ne peut accepter, en l’absence de démenti ou de dénonciation formelle des très graves accusations portées, que l’honneur des soldats ayant servi la France au Rwanda soit bafoué par la visite de M. Kagame.
Général (2S) Jean-Claude Lafourcade, président de l’association France Turquoise.
» François Léotard, Ministre de la Défense en 1994, tient à préciser qu’il partage sans réserve les termes de ce mémorandum et approuve entièrement notre indignation face a la visite de Paul Kagamé qu’il juge inacceptable dans les conditions actuelles.
Il assure l’association France Turquoise de son total soutien et est prêt a se joindre a toute action contribuant à rétablir l’honneur bafoue des soldats français ayant servi au Rwanda. »
Général (2S) Jean Claude Lafourcade, président de l’association France-Turquoise.