APRES LA VISITE DE PAUL KAGAME
UN BILAN MAGRÉ TOUT POSITIF
LA POSITION DE FRANCE-TURQUOISE
Considérant que la visite de Paul KAGAME à Paris constituerait une insulte à l’honneur de la France et de ses soldats, l’association France-Turquoise a mis tout en œuvre pour qu’à défaut de l’annulation de cette visite, une déclaration forte du président de la République, chef des armées, rétablisse publiquement la vérité.
Cela n’a pas été retenu et nous le regrettons.
Néanmoins, l’action volontariste de l’association et le relais de tous ceux qui se sont engagés à ses côtés ont fait bouger les choses de façon extrêmement positive.
Tout d’abord, il faut souligner le profil extrêmement bas donné à cette visite :
– le président KAGAME n’a à aucun moment repris ses accusations habituelles à l’encontre de la France,
– il n’a été reçu ni par le président du Sénat, ni par celui de l’Assemblée nationale,
– il n’a pas rencontré le ministre français des Affaires étrangères,
– ses apparitions publiques se sont produites presque en catimini.
Il faut également se féliciter du soutien sans faille apporté par le monde politique, la société civile et militaire ainsi que de nombreuses associations, notamment l’association de soutien à l’armée française (ASAF) qui s’est engagée vigoureusement et a diffusé une pétition qui a recueilli 2 000 signatures. De même, il faut noter l’action de Michel VOISIN, député de l’Ain et vice-président de la commission de la Défense nationale qui a mobilisé le groupe parlementaire de soutien à l’association France-Turquoise à l’Assemblée nationale et fait signer à 18 députés une lettre au président de la République.
Enfin, si la visite de Paul KAGAME a été volontairement rendue discrète, elle a été, toujours grâce à l’action de l’association France-Turquoise et de ses soutiens, abondamment commentée par les médias dans une tonalité de plus en plus ouverte aux réalités du drame rwandais ainsi qu’à la vraie nature du régime de Kigali et de moins en moins complaisante à l’égard des calomnies habituelles.
D’autant que de nouveaux témoignages importants viennent progressivement jeter une lumière difficilement contestable sur ces évènements (lire par exemple le témoignage du docteur Théogène RUDASINGWA en ligne sur ce site).
La prochaine étape déterminante sera la décision du juge TRÉVIDIC concernant les auteurs de l’attentat du 6 avril 1994.
On pourra consulter ci-dessous une analyse quantitative des réactions suscitées par la visite de Paul Kagame.
RÉACTIONS À LA VISITE DE PAUL KAGAME EN FRANCE
1 – Soutiens :
11 -Soutien de responsables politiques et de la société civile :
A – Soutien par écrit ou téléphonique au Président de l’AFT, interventions auprès de l’Elysée et du gouvernement :
-Edouard Balladur (ancien Premier Ministre) : lettre de soutien.
-Alain Juppé (Ministre des AE) : lettre de soutien.
-Gérard Longuet (Ministre de la Défense) : lettre de soutien, intervention auprès du Président de la République (PR).
-Paul Quilés (ancien ministre de la Défense, Pdt mission Parlementaire sur le Rwanda) : soutien téléphonique au Président de l’AFT, lettre au Président de la République.
-François Léotard (ancien Ministre de la Défense). : lettre de soutien et adhésion à l’association.
-Hubert Védrine (ancien Ministre AE) : lettre de soutien et lettre au Président de la République
-Bernard Debré (Député) : lettre de soutien et question écrite au Gouvernement
-Michel Voisin (Vice Pdt commission défense AN) : lettre de soutien et lettre au Président de la République
-Bernard Carayon (député) : lettre au Président de la République
-Jean Marc Roubaud (député) : lettre au Ministre des AE
-Jean Paul Fournier (Sénateur Maire ) : question écrite au Gouvernement
-Gérard Charasse (député) : lettre de soutien.
-Jean Claude Batteux ( Maire) : soutien téléphonique. Intervention auprès du Président du Sénat
-Monsieur Piselli ( Maire) : soutien
-18 députés : lettre commune au Président de la République
( Patrick Beaudouin, Jean Louis Bernard, Claude Bodin, Jean Claude Bouchet, Patrice Calméjane, Bernard Carayon, Jean Pierre Decool, Nicolas Dhuicq, Christophe Guilloteau, Françoise Hostalier, Lionel Luca, Georges Mothron, Alain Moyne-Bressand, Christian Vanneste, Michel Voisin, Pascal Brindeau, Francis Hillmeyer, Gérard Charasse.)
-Xavier de Villepin (Ancien Sénateur) : soutien téléphonique. Intervention auprès Ministre AE
-Professeur Gentilini (ancien Pdt Croix Rouge) : soutien téléphonique. Intervention à l’Elysée.
-Denis Tillinac (écrivain) : lettre de soutien.
-Bernard Prévost (Ancien Préfet et ambassadeur en RDC): soutien
B – Soutien moral de responsables politiques:
-Gérard Larcher (Président du Sénat) : refus de recevoir Paul Kagamé au Sénat.
12 – Soutien d’associations patriotiques :
-ASAF : Relais du message AFT avec envoi du mémorandum sur son réseau de communication et vers tous les élus nationaux, lettre au Président de la République (a reçu une réponse de politesse), réalisation d’une pétition (2.000 souscripteurs). L’ASAF prend le dossier Rwanda à son compte comme référence pour l’avenir.
-ANOPEX : lettre de soutien, lettre au Ministre de la Défense.
-FNAOM : soutien.
-FNAP : soutien.
-DPLV : soutien.
-Para au Feu : soutien.
-IHEDN (promotion): soutien.
-Saint Cyrienne : soutien.
-Amicale 8éme Rpima : soutien, intervention auprès des députés et élus locaux.
13 – Soutien de généraux (2S) :
Général Coulon- de La Presle- Schmitt- Bertin- Cann- Soubirou- Thomann- Valentin-Delort-
Quesnot- Rideau- Pinard Legris.
Vice Amiral Martin.
2 – Médias
21 – Articles mentionnant l’indignation des militaires français.
– AFP : – 10 sept : La prochaine visite de Kagame ravive les passions.
-10 sept : Visite de Kagame, des députés interpellent.
– 12 sept : Kagamé interpellé sur les droits de l’homme
– Le Monde : – 11 sept : Les retrouvailles calculées de Kigali et de Paris.
-15 sept : La réconciliation entre la France et le Rwanda avance à petits pas.
– Le Figaro : -10 sept : La visite à haut risque de Paul Kagame en France.
– 13 sept : La France et le Rwanda tournent la page.
– Libération : – 12 sept : Une réconciliation Franco Rwandaise sous tension.
– 30 sept : Chronique de Paul Quilés « le travail de notre mission a été une première ».
– La Croix : – 02 sept : Bernard Prévost, le grand saut au Congo.
– 10 sept : Des députés interpellent Nicolas Sarkozy.
– 11 sept : Ce qui divise les deux pays.
– 12 sept : France Rwanda, des officiers français dénoncent la falsification des faits.
– Valeurs Actuelles : – 8 sept : Une insulte pour la France.
– L’Express : – 12 sept : Pourquoi la venue de Kagame fait des vagues.
– Marianne : – 9 sept : Comment Kagame peut il être reçu à l’Elysée ?
– Le Journal du Dimanche : – 11 sept : France Rwanda, une visite qui fait des vagues.
– 28 sept : interview de Paul Quilés.
– Sud Ouest : – 8 sept : Des anciens de l’opération Turquoise se mobilisent à propos de la visite de Kagame.
– Ouest France : 9 sept : Le Président rwandais à Paris : des militaires indignés.
– Nice Matin : – 11 sept : Le Président Kagame arrive à Paris en visite de réconciliation.
– L’Est Républicain : – 15 sept : La venue de Kagame à Paris était elle opportune ?
– Le Dauphiné Libéré : – 13 sept : Kagame à Paris dans un climat tendu.
– Slate Afrique : Kagame fait monter la tension à Paris.
22 – Interviews radios/TV :
-RFI : – 11 sept : une visite qui fait grincer des dents – IW Gal Lafourcade.
-France Inter : – 10 sept : IW Gal Lafourcade.
-France Culture : – 10 sept : IW Gal lafourcade
-Europe 1 : – 11 sept : IW Gal Lafourcade
-FR3 : – sept : IW Colonel Hogard.
3 – Articles généraux mettant en cause Kagame et le régime de Kigali.
-18 juillet : Les dessous de la visite prochaine du Pdt Kagame à Paris (Echos d’Afrique)
-25 juillet : Visite de Kagame en France, faut il boire le calice jusqu’à la lie ? (Hervé Cheuzeville)
-2 août : Les sept controverses rwandaises (Hervé Cheuzeville)
-5 août : Aux armes citoyens : Un général rwandais vient encrasser la France (Jean Luc Tanoh).
-5 Août : Article Roland Hureaux sur le Rwanda et l’armée française.
-8 sept : Le vrai visage de Kagame (VA – Bernard Lugan)
-8 sept : Survie : dénonce le rapprochement Kagame Sarkozy et met en cause le régime de Kigali.
-15 sept : La Lettre du Continent Kagame en hausse à Paris, en baisse aux Etats-Unis.
-18 sept : Le Nouvel Observateur : Nicolas Sarkozy invite le Pdt rwandais, c’est une honte (Gérald Kahima).
-Sept : Marianne : Kagamé a tué plus de gens que Kadhafi.
-1er Oct : Témoignage de Théogéne Rudasinga sur l’attentat du 6 avril.
-3 oct : La vérité, enfin (Hervé Cheuzeville).
4 – Divers :
L’Association française des victimes du terrorisme (AFVT) a publié un communiqué exprimant le malaise des victimes de l’attentat du 6 avril.
Devant les réactions négatives, le MEDEF, qui n’a jamais répondu à la lettre d’interpellation du Président de l’AFT, a modifié son programme en déplaçant la réception de Kagame du siège international du MEDEF à un hôtel.
Au cours de sa conférence de presse, le Président Kagame a été interpellé sur les droits de l’homme dans son pays et sur la nature totalitaire de son régime par des organisations humanitaires.
APRÈS LA VISITE DU PRÉSIDENT KAGAMÉ, LA VÉRITÉ SE FRAIE SON CHEMIN
Un des principaux dignitaires du régime rwandais, le docteur Théogène RUDASINGWA, confirme le 1eroctobre 2011 que Paul KAGAME a fait abattre l’avion du président HABYARIMANA, assassinant du même coup le président du Burundi, Cyprien NTARYAMIRA, leur suite et l’équipage, et déclenchant en 1994 le génocide au Rwanda. Il avoue avoir menti pendant toutes ces années.
Rappelons que Paul KAGAME a toujours prétendu que ce sont les Hutus extrémistes qui ont assassiné le président HABYARIMANA pour faire échouer les accords d’Arusha et déclencher le génocide. S’il se confirme que c’est bien lui qui a été le commanditaire de cet attentat (et les témoignages de ses ex-partisans commencent à aller dans ce sens), les accusations portées contre la France et ses soldats perdent alors toute crédibilité. Il faudra en tirer toutes les conséquences.
Qu’on lise ci-dessous le témoignage du docteur Théogène RUDASINGWA.
« Le 4 août 1993, à Arusha, en Tanzanie, le gouvernement du Rwanda et le Front patriotique rwandais (FPR) ont signé l’Accord de paix d’Arusha. Les dispositions de l’accord comprennent un engagement à des principes de la primauté du droit, la démocratie, l’unité nationale, le pluralisme, le respect des libertés fondamentales et les droits de l’individu. L’accord contenait encore des dispositions sur le partage du pouvoir, la formation d’une Armée nationale et d’une nouvelle gendarmerie nationale à partir des forces des deux parties belligérantes, ainsi qu’une solution définitive au problème des réfugiés rwandais.
Le 6 avril 1994, à 20h25, l’appareil Falcon 50 du Président de la République du Rwanda, avec pour numéro d’immatriculation “9XR-NN”, a été abattu au cours de son retour d’une réunion au sommet à DAR-ES-SALAAM en Tanzanie, alors qu’il était en phase d’approche de l’aéroport international de Kanombe à Kigali au Rwanda. Toutes les personnes à bord, dont le président Juvénal Habyarimana, le président Cyprien Ntaryamira du Burundi, l’entièreté de leur entourage ainsi que l’équipage sont morts.
La mort du président Juvénal Habyarimana a déclenché le début du génocide qui visait les Tutsi et les Hutu modérés et la reprise de la guerre civile entre le FPR et le Gouvernement du Rwanda. A partir de ce moment, la version affligeante et fausse du FPR a été celle des extrémistes Hutus du camp du Président Habyarimana ayant abattu l’avion afin de faire dérailler la mise en application de l’Accord de paix d’Arusha et de trouver un prétexte pour mettre en œuvre le génocide au cours duquel plus de 800.000 Rwandais sont morts en 100 jours à peine. Cette histoire est devenue prédominante dans certains milieux internationaux, parmi les spécialistes universitaires et parmi certaines organisations de défense des droits de l’homme.
La vérité doit maintenant être dite. Paul Kagamé, alors commandant en chef de l’Armée Patriotique Rwandaise, la branche armée du Front Patriotique Rwandais, est personnellement responsable de l’attentat contre l’avion. En Juillet 1994, Paul Kagamé lui-même, avec son insensibilité caractéristique et beaucoup de jubilation, m’a dit qu’il était responsable de l’attentat contre l’avion. Malgré les dénégations publiques, le fait de la culpabilité de Kagamé dans ce crime est aussi un «secret» public au sein des cercles du FPR et des RDF. Comme bon nombre au sein de la direction du FPR, et malgré le fait que je savais que Kagamé était coupable de ce crime, j’ai vendu avec enthousiasme cette version trompeuse de l’histoire, surtout pour les étrangers qui en gros sont arrivés à y croire.
L’atmosphère politique et sociale durant la période allant de la signature des Accords d’Arusha en août 1993 a été très explosive. En tuant le président Habyarimana, Paul Kagamé a introduit une “wild card” dans un cessez-le feu déjà fragile. Cela a créé un puissant déclencheur, l’escalade d’un point de basculement vers la reprise de la guerre, le génocide civil et la déstabilisation à l’échelle régionale qui a dévasté depuis la région des Grands Lacs.
Paul Kagamé doit être immédiatement inculpé pour ce crime et ses conséquences.
Tout d’abord, il n’y a absolument rien d’honorable ou d’héroïque de parvenir à un accord de paix avec un partenaire, puis de le poignarder dans le dos. Kagamé et Habyarimana ne se sont pas affrontés sur le champ de bataille, le 6 avril 1994. S’il en avait été ainsi, et si l’un d’eux ou les deux étaient morts, cela aurait été tragique, mais compréhensible, comme une conséquence de la logique de guerre. Le président Habyarimana revenait d’un sommet de la paix et en le tuant, Kagamé a fait preuve de la plus haute forme de trahison. Deuxièmement, Paul Kagamé, un Tutsi lui-même, a joué un jeu cynique avec la vie des innocents Tutsi et Hutu modérés qui ont péri au cours du génocide. Alors que l’assassinat du président Habyarimana, un Hutu, n’a pas été une cause directe du génocide, il a fourni une motivation puissante et a mis en branle ceux qui ont organisé, mis en route et exécuté le génocide contre les Tutsi et les Hutu modérés. Troisièmement, en tuant le président Habyarimana, Kagamé a fait définitivement dérailler le processus de paix déjà fragile d’Arusha en une dangereuse chasse au pouvoir absolu au Rwanda. Kagamé craignait le document et l’esprit de l’Accord de paix d’Arusha. Comme la suite des événements le démontre aujourd’hui, Kagamé ne croit pas à l’unité des Rwandais, à la démocratie, au respect des droits de l’homme et des autres libertés fondamentales, à la primauté du droit, au partage du pouvoir, aux institutions de sécurité intégrées et responsables à caractère national, ni à la résolution une fois pour toutes du problème des réfugiés. C’est tout cela que représentait l’Accord de paix d’Arusha. C’est ce qui manque aujourd’hui au Rwanda. Enfin, et non le moindre argument, le récit mensonger, les dénégations et les tromperies de Kagamé et du FPR ont conduit à une justice partiale, tant au Rwanda qu’au Tribunal Pénal International pour le Rwanda, compromettant ainsi les perspectives de justice pour tous les Rwandais, la réconciliation et la guérison. La communauté internationale est, sciemment ou inconsciemment, devenue complice dans le jeu systématique et honteux du mensonge de Kagamé.
Je n’ai jamais fait partie de la conspiration en vue de commettre ce crime odieux. En fait, j’en ai entendu parler initialement à la BBC vers 01h00 am, le 7 avril 1994, alors que j’étais à Kampala, où j’assistais à une conférence du Mouvement panafricain.
Je crois que la majorité des membres du FPR et l’APR, civils et combattants comme moi, n’ont pas fait partie de cette conspiration meurtrière qui été initiée et organisée par Paul Kagamé et exécutée sur ses ordres. Néanmoins, j’ai été Secrétaire Général du FPR et major dans l’armée rebelle, l’APR. C’est à cet égard, dans le contexte de la responsabilité collective et avec un esprit de vérité, à la recherche du pardon et de guérison, que je tiens à dire que je suis profondément désolé de cette perte de vie et demande pardon aux familles de Juvénal Habyarimana, Cyprien Ntaryamira, Déogratias Nsabimana, Elie Sagatwa, Thaddée Bagaragaza, Emmanuel Akingeneye, Bernard Ciza, Cyriaque Simbizi, Jacky Héraud, Jean-Pierre Minaberry, et Jean-Michel Perrine. Je demande aussi pardon à tous les Rwandais, dans l’espoir que nous devons à l’unanimité rejeter catégoriquement le meurtre, la trahison, le mensonge et la conspiration comme armes politiques, éradiquer l’impunité une fois pour toutes et travailler ensemble pour construire une culture de la vérité, du pardon, de la guérison et de la primauté du droit. Je demande pardon au peuple du Burundi et de la France dont des dirigeants et des citoyens ont été tués par ce crime. Surtout, je demande pardon à Dieu pour avoir menti et caché le mal depuis trop longtemps. En disant librement la vérité devant Dieu et le peuple rwandais, je comprends parfaitement les risques que je prends, compte tenu de la vindicte légendaire de Paul Kagamé et sa soif insatiable de répandre le sang des Rwandais. C’est un risque partagé que les Rwandais supportent quotidiennement dans leur quête de liberté et de justice pour tous. Ni la puissance, ni la gloire, ni l’or, ni l’argent ne sont une motivation pour moi dans ces questions de mort qui ont défini notre nation depuis trop longtemps. La vérité ne peut pas attendre demain, parce que la nation rwandaise est très malade et divisée et ne peut ni se reconstruire, ni guérir, sur des mensonges. Tous les Rwandais ont besoin de toute urgence de la vérité aujourd’hui. Notre recherche individuelle et collective de la vérité nous rendra libre. Lorsque nous serons libres, nous pourrons librement nous pardonner les uns les autres et commencer à vivre pleinement et enfin guérir. »
Dr Théogène Rudasingwa
Aucun pays ne s’est mobilisé autant
Tribune de Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères et européennes, parue dans “Libération” (17 octobre 2011)
Je réagis à l’article de Dominique Franche que vous avez publié le 30 septembre sur l’honneur de la France au Rwanda et je veux dire mon indignation. Cet article à charge cherche en quelques lignes à démonter le travail considérable d’enquête conduit par la mission Quilès de 1998, et dont le rapport compte plusieurs milliers de pages et les auditions de tous les responsables et autorités concernés. Aucun rapport, ni aucune étude n’ont depuis lors interrogé et entendu autant de témoins. La mission d’enquête a conclu sans ambiguïté à l’absence de responsabilités de la France dans le génocide.
Bien sûr, on peut toujours dire que notre pays aurait pu faire mieux, mais ce serait aussi intéressant d’avoir l’honnêteté de rappeler certains faits.
Que c’est la France, la première, qui a décidé un embargo sur les armes, le 8 mai 1994. Que c’est aussi la France par la voix de son ministre des Affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, le 15 mai 1994, qui a parlé la première de « génocide ». Que c’est encore et enfin la France qui est le seul Etat au monde à avoir risqué la vie de ses soldats pour sauver des Rwandais et pour mener la seule opération humanitaire d’ampleur au Rwanda. Le gouvernement français a obtenu le feu vert du Conseil de sécurité par la résolution numéro 929 en date du 22 juin 1994.
L’opération Turquoise s’est exactement déroulée dans les conditions fixées par la résolution des Nations unies. Elle a permis de sauver des centaines de milliers de vies. Turquoise a également protégé des dizaines de sites de regroupement de civils tutsis et permis aux ONG d’accéder en toute sécurité à ces populations. Son mandat n’était en aucune manière de faire la guerre, mais de mener une opération humanitaire, nettement définie dans le temps et dans l’espace. Elle l’a remplie dans des conditions qui font honneur à l’armée française et à notre pays, jusqu’à ce qu’enfin arrivent sur place les Casques bleus de la Minuar II, fin août 1994.
Il faudrait quand même avoir l’honnêteté de rappeler tout cela et de souligner aussi qu’aucun autre pays ne s’était mobilisé comme nous l’avions fait à l’époque.
Devant la carence de la communauté internationale et les obstacles mis par certaines grandes puissances aux demandes du secrétaire général de l’ONU, la France a été la seule à avoir un sursaut de courage.
Qu’a fait le reste de la communauté internationale ? Avant de mettre en cause la France et ses responsables publics, civils et militaires, il serait bon que l’on s’interroge sur l’attitude de ceux qui n’ont rien dit, qui n’ont rien fait, qui n’ont rien tenté. Pourquoi n’en parlez-vous jamais et pourquoi ne posez-vous pas aussi ces questions ?
Non content de ressortir des accusations sans fondement, l’article pousse l’outrance à avancer des hypothèses totalement absurdes (la France qui aurait décidé de tirer sur l’avion du Président). Trop c’est trop.
Finalement, la personne qui a le mieux répondu à la question que posait Libération à sa une du 12 septembre (« Génocide rwandais : la France s’excusera-t-elle ? »), c’est le président Kagame lui-même lorsqu’il a dit, sur le perron de l’Elysée, officiellement et comme pour clore ce débat inutilement prolongé : « Je n’attends pas d’excuses de la France. »
SOURCE : France – Ministry of Foreign Affairs
LIEN http://www.liberation.fr/monde/01012366010-aucun-pays-ne-s-est-mobilise-autant
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