France-Turquoise
Plus de trente-et-un ans après leur mort, la France honore enfin les deux gendarmes et l’épouse de l’un d’eux tombés au Rwanda
L’attentat qui, le 6 avril 1994 à Kigali (Rwanda), a couté la vie aux présidents du Rwanda et du Burundi, a entraîné la perpétration de toute une série des massacres sur l’ensemble du pays.
Parmi les victimes figurent, outre les trois membres de l’équipage de l’avion présidentiel, trois ressortissants français : les Adjudants-Chefs de la Gendarmerie Nationale Alain DIDOT et René MAIER ainsi que madame Gilda DIDOT, épouse du premier. Appartenant au Détachement Militaire d’Assistance Technique « Gendarmerie » de la Mission d’Assistance Militaire près de la République Rwandaise, ces deux sous-officiers sont tombés dans l’accomplissement d’une nouvelle mission, commandée par leur chef au profit de la communauté française résidant au Rwanda. Mme Gilda DIDOT se tenait aux côtés de son époux dans l’accomplissement de cette mission à laquelle elle contribuait.
Dès le début des troubles particulièrement violents, les A/C Alain DIDOT et René MAIER ont reçu ordre d’abandonner leur mission d’assistance technique auprès des forces armées rwandaises et d’activer la station recueil du réseau de sécurité mis en place par l’Ambassade de France au profit des expatriés de nationalité française et européenne. La station directrice était située au domicile du couple DIDOT, seul qualifié pour installer et servir ce matériel.
Les A/C Alain DIDOT et René MAIER, désignés par l’Attaché de Défense près l’Ambassade de France pour tenir en veille permanente la station directrice de ce réseau ont été de ce fait rattachés à l‘Opération Amaryllis déclenchée par Paris lors de la décision d’évacuer nos ressortissants.
Alors qu’ils assuraient la mission reçue les deux militaires et madame DIDOT, ont été surpris par un élément militaire non officiellement identifié qui les a désarmés puis exécutés sur ordre. Ce triple assassinat n’a fait l’objet d’aucune enquête officielle. Il a en revanche suscité une littérature abondante de la part de militants de tous bords dans le but d’attribuer la responsabilité de ce crime à leurs adversaires respectifs. Un roman a même été publié.
Mais quels que soient les auteurs, non identifiés officiellement et, hélas, encore impunis, de ce crime de guerre – ou crime contre l’humanité- selon qu’il se rattache ou non au génocide concomitant – les deux sous-officiers sont tombés dans l’accomplissement de la mission commandée par l’Ambassade de France, en lien avec l’Opération Amaryllis.
Les Adjudants-Chefs Alain DIDOT et René MAIER ont été faits immédiatement chevaliers de la Légion d’Honneur à titre posthume. Ainsi que Mme Gilda CIDOT, ils ont fait l’objet d’une citation à l’ordre de la Gendarmerie comportant attribution de la Médaille de la Gendarmerie Nationale. Cependant cet hommage restait incomplet.
Le 3 novembre 2023, l’Association FRANCE- TURQUOISE a adressé à l’ONaCVG trois demandes d’attribution de la mention « Mort pour la France ».
Instruites par le personnel de l’ONaCVG avec la plus grande attention, ces trois demandes ont connu une issue favorable puisque la mention « Mort pour la France » a été attribuée par décision en date du 19 juin 2025 aux adjudants/chefs Alain DIDOT et René MAIER ainsi qu’à madame Gilda LANA épouse DIDOT.
Cette décision replace sans discussion possible leur mort dans le cadre d’une opération militaire strictement française dans le but de protéger la vie de nos ressortissants
Si nous avons hélas l’habitude de rendre hommage à nos camarades tombés au Champ d’Honneur, il est moins fréquent mais n’est cependant pas rare de devoir saluer la dépouille ou les souffrances d’une épouse de gendarme ayant partagé jusqu’au sacrifice le sort de son époux. Gilda DIDOT, née italienne et devenue française par choix avant de l’être par le sang versé, rejoint ainsi la cohorte des épouses de gendarme qui, pour ne pas remonter trop loin, ont été fusillées par la Milice en 1944 parce que leur mari avait pris le maquis, ont été massacrées en Indochine lors du coup de force japonais de 1945, ont dû combattre en Algérie en servant le FM sur le toit de la brigade alors que leur mari combattait au rez-de-chaussée ou loin de la brigade. D’autres encore ont subi de dures épreuves en Nouvelle Calédonie.
On mesure ainsi l’importance de ces trois décisions, au regard du drame rwandais d’une part et au regard du dévouement de nos épouses d’autre part. La France s’honore en les honorant.
Colonel(er) Michel Robardey
Vice président

Ci-dessous les décisions
JEAN-FRANÇOIS LE DRIAN N’A PAS OUBLIÉ LE RAPPORT DUCLERT
Jean-François Le Drian, chef d’entreprise très compétent en économie et relations internationales, n’hésite pas à le qualifier, sur son compte X, « d’abomination intellectuelle, de caricature de recherche scientifique et de tache indélébile sur l’honneur de l’université française ».
Lire l’intégralité du post: https://x.com/JF_LE_DRIAN/status/1914243923318362367?t=N4i9kCNvc4EBulGJX5Q26w&s=03
Il a posté récemment une nouvelle tribune synthétique sur la responsabilité du FPR dans le génocide rwandais, tribune qui remet largement en cause la doxa:
« Pour comprendre les causes du génocide des Tutsis du Rwanda, il est impératif d’examiner les actions criminelles systématiques perpétrées par le Front Patriotique Rwandais (FPR) et son bras armé, l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), contre la population civile hutu dès octobre 1990.
Ces événements survenus avant le génocide, souvent occultés, ont joué un rôle crucial dans l’escalade des tensions ayant conduit au génocide de 1994.
Le régime de Kigali rejette ces faits en arguant qu’ils ont été évoqués par des génocidaires devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), ce qui les rendrait par nature fallacieux.
Cet argument est une simplification abusive : la vérité d’un fait ne dépend pas de la personne qui l’énonce, mais de sa correspondance avec la réalité.
Si un génocidaire affirme que le ciel est bleu, cela ne rend pas cette réalité moins vraie.
Le FPR utilise une stratégie rhétorique consistant à qualifier de « révisionnisme » ou d’« idéologie génocidaire » toute analyse mettant en lumière son rôle dans l’engrenage des violences.
Cette disqualification systématique vise à détourner l’attention des faits historiques documentés et saper la thèse défendue notamment par le docteur Alan J. Kuperman selon laquelle le FPR aurait par ses actions, provoqué, en toute connaissance de cause, le génocide des tutsi de l’intérieur qu’il aurait sciemment sacrifiés.
Selon cet universitaire, le FPR anticipait un génocide mais le considérait comme un coût acceptable pour conquérir le pouvoir.
Plusieurs sources, notamment l’acte d’accusation de la justice espagnole, détaillent les exactions de masse attribuées au FPR avant 1994 :
Octobre 1990 – 1991 : Dès le 1er octobre 1990, environ 3 000 combattants de l’APR/FPR, entraînés en Ouganda, envahissent le nord-est du Rwanda, tuant de nombreux civils hutus et provoquant des déplacements massifs de populations (p. 5).
Novembre 1990 – Juillet 1991 : Le FPR adopte une stratégie d’attaques éclair (« hit and run ») depuis l’Ouganda, incluant des actes terroristes ciblant les Hutus.
Une unité secrète, la Directorate Military Intelligence (DMI), planifie des crimes systématiques, visant notamment des intellectuels, leaders et témoins hutus dans des zones comme Kiyombe, Muvumba ou Butaru (p. 5-6).
Juillet 1991 – Août 1993 : Le FPR intensifie ses attaques contre des zones peuplées, visant particulièrement les civils hutus dans des localités telles qu’Umatara, Mukarange ou Kirambo.
Ces massacres, souvent suivis d’incinérations pour effacer les preuves, sont documentés (p. 6).
- Juillet 1991 – Septembre 1992 : Au moins 45 actes terroristes sont recensés, ciblant des lieux publics (marchés, bureaux de poste, transports, hôtels), causant des pertes civiles importantes parmi les Hutus (p. 7).
Février 1993 : Le FPR orchestre des massacres systématiques à Byumba et Ruhengeri, tuant plus de 40 000 civils hutus et déplaçant plus d’un million de personnes.
Les corps sont souvent enterrés ou brûlés pour dissimuler les crimes (p. 7).
Assassinats ciblés : Des leaders hutus, tels qu’Emmanuel Gapyisi (8 mai 1993) et Fidéle Rwambuka (25-26 août 1993), sont éliminés dans une stratégie visant à décapiter l’élite hutu et à semer la terreur (p. 8).
L’acte d’accusation conclut que ces actes s’inscrivaient dans une stratégie délibérée du FPR pour affaiblir la population hutu et conquérir le pouvoir par la force avant 1994.
AU TERME DE LONGUES ANNÉES DE PROCÉDURE, LA COUR D’APPEL VIENT DE CONFIRMER LE NON-LIEU DANS L’ENQUÊTE SUR L’ACTION DE TURQUOISE À BISESERO
Comme le souligne le général Lafourcade dans son communiqué joint, c’est une indéniable victoire qui rend leur honneur à tous les soldats de Turquoise et qui n’a pu être obtenu que grâce au soutien indéfectible des adhérents de France Turquoise. Qu’ils en soient remerciés.
Lire le communique 11 12 2024
PROCÈS ONANA. ET SURVIE-FRANCE DANS TOUT ÇA?
PROCÈS ONANA. UN SECOND PRIX NOBEL DE LA PAIX APPELLE À SOUTENIR L’ÉCRIVAIN.
Après le Dr Mukwege, c’est le prix Nobel argentin, Adolfo Pérez Esquivel, qui appelle les intellectuels du monde entier à soutenir Charles Onana contre les tentatives de le faire taire menées par les « blancs menteurs ». La vérité a des alliés de plus en plus reconnus.
PROCÈS ONANA. LES « BLANCS MENTEURS » NE LÂCHENT RIEN.
A partir du 7 octobre 2024, Charles Onana a été jugé pour « contestation du génocide rwandais ». Un article de Marianne définit bien les enjeux de ce procès.
Au moment où les « blancs menteurs » poursuivent leur harcèlement judiciaire, alors que des membres de l’association France Turquoise apportent des témoignages de soutien à Charles Onana , celui du prix Nobel de la paix est fondamental et très fort. Il montre l’inanité des accusations des parties civiles, les mêmes dont les accusations contre les officiers de l’opération Turquoise pour complicité de génocide et crimes contre l’humanité ont fait l’objet de deux ordonnances de non-lieu. Les mensonges idéologiques des parties civiles les décrédibilisent définitivement.
UNE INTERVIEW INTÉRESSANTE ET A CONTRE-COURANT DE MICHELA WRONG DANS QG-LE MÉDIA LIBRE
Le Président Paul Kagame vient d’être réélu avec un score de 99,15% (no comment). A cette occasion, on lira avec profit l’interview de Michela Wrong, journaliste britannique, qui suit la question rwandaise depuis le génocide et est l’auteur d’un livre-enquête paru il y a 16 mois aux éditions Max Milo « Assassins sans frontière ». Elle est connue pour sa rigueur et son honnêteté. Elle est donc plus crédible que nos habituels « blancs menteurs » lorsqu’elle déclare que « longtemps on n’a pas voulu croire Paul Kagame et les siens avaient du sang sur les mains »
Rappelons à ce propos que Michela Wrong a participé à l’enquête « Rwanda classified » (55 journalistes,17 médias) qui a également révélé la face cachée du régime de Paul Kagamé.
Rwanda Classified, au cœur de l’engrenage répressif du régime de Paul Kagame
LE TRENTIÈME ANNIVERSAIRE DU GENOCIDE AU RWANDA CONTINUE DE SUSCITER DES RÉACTIONS.
On relèvera parmi celles qui visent à rétablir la vérité face aux allégations des « blancs menteurs », l’interview d’Edouard Balladur qui fut Premier ministre à l’époque de l’opération:
On lira également avec intérêt l’article paru dans le numéro 12 de la revue « Fraternité Afrique » sous la plume de Joël Dine.
Lire Article iciLE PROFESSEUR BERNARD LUGAN RÉAGIT AUX DÉCLARATIONS DU PRÉSIDENT MACRON A L’OCCASION DU TRENTIÈME ANNIVERSAIRE DU GENOCIDE.
Monsieur le président Macron, en avril 1994, c’était aux 2539 soldats de
l’ONU commandés par général canadien Roméo Dallaire de s’opposer au
génocide…Non aux forces françaises qui avaient quitté le Rwanda depuis le
mois d’octobre 1993…
Bernard Lugan dimanche 7 avril 2024
La seule question qui se pose est en effet celle de la responsabilité de l’ONU. Pourquoi le général Roméo Dallaire qui avait tous les moyens de le faire, ne fit-il rien de sérieux pour empêcher le génocide ?
Devant le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda), loin du héros
médiatique,« capitaine courageux » face à l’indicible génocidaire, c’est tout au contraire le portrait d’un homme désemparé qui est ressorti des longues audiences. Ses fautes de commandement, ses atermoiements, ses hésitations, son absence de décision sur le terrain ainsi que ses initiatives politiques aberrantes, et parfois même incohérentes, prises en violation de la chaîne de commandement de l’ONU, font que nous sommes désormais devant l’alternative suivante :
– Soit le général Dallaire commandant des Forces de la Mission d’assistance des Nations Unies au Rwanda fut dépassé par les évènements.
– Soit, comme l’a écrit son supérieur, M. Booh-Booh1[1], il avait reçu pour ordre de faire gagner le général Kagamé et le FPR1[2].
En application des accords de paix d’Arusha, l’ONU devait en effet garantir la Transition démocratique. La Résolution 872 (1993) du Conseil de Sécurité du 5 octobre 1993 porta ainsi création de la Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR).
Le chef de cette mission était M. Jacques Roger Booh-Booh, nommé Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Rwanda. Il avait sous ses ordres le général canadien Roméo Dallaire qui était le chef militaire de la mission. Or, ce dernier était un officier qui n’avait aucune expérience du commandement opérationnel. De plus, il ne connaissait rien de l’Afrique.
Après l’attentat du 6 avril 1994, le général Dallaire ne fit rien pour s’opposer à la reprise des hostilités par les forces du général Kagame.
Alors qu’il se devait de sécuriser au moyen de ses 2539 hommes et de ses blindés, l’axe menant du centre-ville de Kigali à l’aéroport, au lieu de montrer sa force, il la replia tout au contraire dès la nuit du 6 au 7 avril, en commençant par abandonner cet axe vital pourtant sous sa garde et que le FPR coupa…
Plus largement, dès la reprise des hostilités, le général Dallaire aurait dû imposer un couvre-feu et déclarer qu’il ferait tirer sur quiconque le violerait. Le général Kagamé aurait alors hésité à lancer son offensive. Avec la compagnie para-commando belge, il disposait d’une excellente unité qui pouvait sans problèmes majeurs remplir une telle mission. Il lui aurait également fallu, avec ses blindés, occuper en ville les points stratégiques dont la tenue aurait freiné l’extension des massacres et des débordements, ce qu’il n’a pas davantage fait.
Le 7 avril, quand le FPR eut unilatéralement rouvert les hostilités, le général Dallaire ne condamna pas cette violation gravissime des accords d’Arusha. Encore plus insolite, au lieu d’agir sur la partie qui avait déclenché la reprise de la guerre, il somma au contraire les forces gouvernementales de rester dans le cadre des Accords d’Arusha, leur interdisant de fait de simplement se défendre.
Les manquements du général Dallaire qui présida au plus grand échec militaire de l’ONU depuis sa création sont à ce point nombreux qu’il est licite de demander si une telle incompétence est concevable chez un officier général, ou si l’explication de tels errements ne se trouve pas dans l’hypothèse de M. Booh-Booh, à savoir la « connivence » avec le général Kagamé.
Ce général canadien aurait-il donc été nommé à la tête de la MINUAR afin de permettre la réalisation du plan américain visant à évincer la France du Rwanda puis du Zaïre, et pouvoir faire main basse sur les richesses du Kivu ?
Page 123 de son livre qui a pour sous-titre éloquent « Révélations sur les dérives d’un général de l’ONU au Rwanda », J.R. Booh-Booh qui était donc le supérieur hiérarchique de Roméo Dallaire écrit ainsi sans détours que : « Dallaire n’était pas neutre : il était plutôt de connivence avec le FPR. Voilà la clé qui permet
de comprendre cette situation ».
Tant que François Mitterrand eut la capacité de gouverner, ce plan anglo-saxon fut mis en échec. Mais, après les élections législatives de 1993, et la « cohabitation » qui s’en suivit, le suivisme atlantiste des dirigeants français fit que tout fut bouleversé.
Ces évènements provoquèrent même une totale redistribution des cartes en Afrique centrale au profit du Rwanda, principal allié de Washington qui reçut un blanc-seing pour mettre l’est de la RDC (l’ex-Zaïre), à savoir le Kivu, en coupe réglée.
Monsieur le président Macron étiez-vous informé de cela, avant de faire porter la
responsabilité des évènements sur votre propre pays et sur son armée… ?
1[1] Booh-Booh, P-R., (2005) Le patron de Dallaire parle. Révélations sur les dérives d’un général de l’ONU au Rwanda. Paris.
[2] Pour tous les détails concernant l’attitude et les responsabilités du général Dallaire, on se reportera au chapitre VIII de mon livre « Rwanda, un génocide en questions »