Rwanda : Le procès du FPR
L’interprétation des événements tragiques concernant le Rwanda a été jusqu’ici l’apanage du régime FPR/APR en place à Kigali avec l’appui inconditionnel de Washington et de Londres, entre autres puissances internationales. Or, il est avéré que le génocide des Tutsi en 1994 a fait suite aux massacres de masse de villageois hutu perpétrés par l’APR dès son agression du territoire rwandais en 1990.
On notera en particulier l’analyse du contexte qui prévalait au Rwanda avant l’attentat, du 6 avril avec la difficile instauration du multipartisme. Et aussi les manipulations du FPR dans la presse nationale et internationale et les infiltrations dans le pays, les assassinats destinés à faire monter la pression.
L’avion présidentiel abattu le 6 avril 1994 a déclenché ensuite la réaction que l’on sait. La traque au Zaïre des réfugiés hutu par l’APR en 1996-97 a toutes les caractéristiques d’un génocide, visant cette fois les Hutu.
Depuis lors, la dictature militaire du parti-Etat FPR exerce toute sa rigueur sur le pays et son influence pernicieuse jusque dans l’enceinte du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) chargé de connaître et juger les crimes contre l’humanité mais exclusivement ceux commis par l’une des deux parties en conflit. Pourquoi pas l’autre ? Pourquoi le FPR/APR ne devrait-il pas lui aussi être comptable du crime de génocide ?
Cette étude tente de rétablir la chronologie et la vérité des faits.
Elle fait l’historique des tensions et des querelles de pouvoir entre Hutu et Tutsi depuis le passé précolonial, sous le Protectorat allemand, la tutelle belge, après l’indépendance et jusqu’à 1990. Le rôle controversé de l’Eglise catholique au Rwanda y est « revisité », de même que l’ère Habyarimana. La stratégie de prédominance du FPR/APR est éclairée tant sur le plan militaire que sur le plan politique.
L’argumentation s’appuie sur des dizaines d’archives connues ou non constituant la moitié du livre. Le procès du FPR/APR à travers ses dirigeants les plus visibles peut donc s’ouvrir.
Madeleine RAFFIN
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