Point de situation – mars 2011
Rapport moral du Président.
Après s’être félicité de la vitalité de l’association et du soutien apporté par de nombreuses associations patriotiques au premier rang desquelles l’Association pour le soutien de l’armée française (ASAF) et la fédération André Maginot, ainsi que par certaines personnalités politiques, le général Lafourcade a brossé le tableau du contexte dans lequel agit France-Turquoise. L’année 2010 a été marquée par la reprise des relations diplomatiques avec le Rwanda, la mise en place d’un ambassadeur à Kigali et le voyage du président Sarkozy au Rwanda sans contrepartie de la part des autorités rwandaises qui maintiennent leurs accusations à l’encontre des soldats français. La coordination ministérielle sur le Rwanda mise en place en 2008 par l’Elysée s’est avérée décevante. L’association a cessé ses relations. En revanche, le soutien du ministère de la Défense ne s’est pas démenti. Il est à noter, et il s’agit d’un facteur très favorable, que les yeux se dessillent quant au drame rwandais. Des chercheurs journalistes exposent au grand jour la réalité des faits et la responsabilité du régime rwandais. Après André Guichaoua, Hervé Déguine et Bernard Lugan, Pierre Péan a publié un livre rigoureux qui replace la tragédie dans sa véritable perspective (« Carnages »). De même, le livre du général Lafourcade (« Opération Turquoise »), qui rétablit la vérité sur la base de documents incontestables, a été très bien accueilli. Mais l’évènement majeur est la publication, le 1er octobre 2010, d’un rapport de l’ONU (le rapport Mapping) sur les massacres commis en République Démocratique du Congo, rapport accablant pour le régime rwandais et qui évoque la possibilité d’une qualification de « crime de génocide ». Ce rapport devrait éclairer les magistrats sur la fiabilité des plaintes portées contre nos soldats. Au-delà du combat médiatique pour rétablir la vérité dans lequel sont profondément impliqués le Président et les membres du bureau de notre association et dont la pierre angulaire est le site internet France-Turquoise, la bataille judiciaire est menacée d’enlisement. Les plaintes déposées en 2005 par la partie rwandaise auprès du TAP contre l’armée française n’ont toujours pas été instruites alors que les procédures s’accélèrent à l’encontre des Hutus réfugiés en France. Cela risque d’accréditer la thèse d’un étouffement politique d’une affaire gênante pour la France alors que la vérité se trouve à l’opposé. L’association continuera d’exiger l’instruction du dossier. A la périphérie de cette affaire centrale, il faut noter que des plaintes accusant des militaires de Turquoise de viols ont été relancées en 2010 et déclarées recevables par le TAP. A l’inverse, contre l’avis du procureur, le juge a instruit les plaintes déposées contre le gouvernement rwandais. Mais l’issue de la procédure est douteux. L’association reste vigilante et sa détermination sur ce dossier est entière. Quant aux officiers ayant porté plainte contre Patrick de Saint-Exupéry pour diffamation, ils ont été déboutés contre toute logique. Ils ont fait appel. Le travail de recueil de témoignages se poursuit sous la responsabilité de Madeleine Raffin. En résumé, malgré l’émergence progressive de la vérité, force est de constater que sans réfutation des allégations mensongères du régime rwandais par le président de la République, chef des armées, sans conclusion des procédures judiciaires, le doute demeurera sur la responsabilité des soldats français. A cet égard, la visite annoncée de Paul Kagame en France serait un aval insupportable donné à ses allégations.
L’association France-Turquoise mettra tout en œuvre pour faire annuler ce projet.
Résolution 1
Prenant acte de la reprise des relations diplomatiques de la France avec le Rwanda, que nous ne contestons pas,Constatant toutefois que Paul Kagamé n’a jamais retiré ses accusations de participation directe au génocide à l’encontre des soldats français qui ont servi au Rwanda, en particulier lors de l’opération Turquoise,Constatant également que le Président de la République, à qui nous avons demandé de s’exprimer publiquement sur ce sujet, n’a pas cru devoir répondre à ce jour à cette légitime demande, Concluant que si rien n’est fait, sera dès lors inscrite dans l’Histoire l’affirmation selon laquelle des soldats français ont participé au génocide au Rwanda en 1994,Considérant que cette falsification des faits, déshonorante pour l’armée française, est inacceptable,L’Association France-Turquoise renouvelle aujourd’hui sa demande pour que les accusations portées contre les soldats français soient expressément démenties ou dénoncées.
Résolution 2
Saluant le soutien actif que la France apporte à l’accomplissement des décisions de la justice internationale,Rappelant, à ce titre, que certains membres de l’Association ont ainsi accepté de témoigner devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda dans le dossier du général Kabiligi, lequel a finalement été définitivement acquitté par le TPIR,L’Association France-Turquoise regrette vivement que l’administration française refuse de considérer comme innocents des personnalités rwandaises définitivement acquittées par le TPIR et qu’elle persiste à leur interdire sans aucun motif légitime de rejoindre en France leur épouse et leurs enfants titulaires de la nationalité française.
Résolution 3
Déplorant que le gouvernement français n’appuie pas davantage, dans le cadre de l’entraide judiciaire internationale, les efforts déployés par le magistrat instructeur pour obtenir des autorités rwandaises les indispensables explications sur les accusations mensongères et diffamatoires proférées dans le Rapport Mucyo et le Communiqué du Ministre rwandais de la Justice en 2008,Déplorant également le fait que des instructions mettant en cause, depuis plus de six années, des militaires français devant le Tribunal aux Armées de Paris n’aient fait l’objet d’aucune décision de non lieu, ni de mise en examen,Considérant que cette situation porte ainsi gravement atteinte aux droits de la défense, ces non-décisions contribuant à accréditer l’idée que des crimes auraient été commis, sans pour autant qu’on soit en mesure, faute d’instruction, d’apporter la preuve confortant ces accusations fantaisistes,L’Association France Turquoise exige que les militaires français soient traités par cette juridiction spécialisée comme tous les justiciables, et que cesse ce véritable déni de justice accréditant la rumeur.