APRES LA DIFFUSION DU TELEFILM « OPERATION TURQUOISE ».
« Turquoise ou turquoise » où sont les intérêts ?
Nous assistons à une cascade de désinformation » dont le fleuve prend sa source à Kigali et ressort devant l’opinion française : la soi disant place de la France dans le drame qui a ensanglanté le Rwanda : lancer des accusations sans en démontrer une seule.
Ainsi l’affaire dite des « Mistral » voulait faire croire à l’opinion que le Rwanda aurait reçu de la France des missiles qui pourraient avoir abattu l’avion présidentiel le 6/04/94… Gros mensonge orchestré par le journal Libération suivi de près par Le Figaro.
Dans la foulée, toutes sortes de manifestations sont programmées un peu partout en France pour présenter la « culture rwandaise » à la manière des anciens rois du pays à la louange du pouvoir actuel.
C’est dans ce contexte que la télévision vient de ressortir sur France 2 un film déjà présenté en 2007, dénommé « opération turquoise », dont le but était de minimiser l’action de la véritable Opération Turquoise lancée sous mandat de l’ONU du 21 juin au 21 août 1994 – ainsi les majuscules sont devenues des minuscules – et avec cela l’auteur se croit tout permis.
Si cette opération avait pour but d’ « arrêter les massacres et de sécuriser les populations en instaurant une zone humanitaire sûre et d’éviter toute rencontre avec le FPR », elle avait accepté l’omniprésence des journalistes, afin que leur action soit bien connue.
Ce n’est pas ce que nous montre le film. Le journaliste dont le rôle est d’être témoin, prend une place prédominante. Dès le début, il lance aux militaires français : « le génocide a été programmé par ceux que vous avez soutenus ! ». La personne qui prend les photos destinées aux télévisions du monde entier ne s’intéresse qu’aux atrocités. Ainsi le journaliste et sa comparse monteront à la télévision leur moisson d’horreurs et non l’action courageuse des Français.
Le film cherche à montrer que le rôle des militaires français se borne à effectuer des missions d’observation pour vérifier les dires du gouvernement en place qui affirment que tout le monde est en sécurité, mais sans aucune intervention positive. Leurs interlocuteurs et leurs guides sont le plus souvent des autorités responsables de massacres dont on trouve des traces et même des armes, mais aussi des survivants. Cependant ils ne sauvent personne, si ce n’est les 800 orphelins de Butare, en permettant aux tueurs d’effectuer une fouille dans le convoi et d’y trouver une personne cachée qui sera brutalement exécutée sur place sous le regard impuissant des chefs militaires français.
On nous parle d’une zone humanitaire sûre sans nous la montrer, car si les Français avaient établi cette zone cela devrait se voir.
Pour le témoin que je suis – et ils sont nombreux prêts à témoigner – cette image ne dit rien de ce que nous avons vu : les dizaines de milliers de tutsis menacés et sauvés par les militaires français, la sécurité revenue pour quelque temps, l’espérance qui revenait dans une population traumatisée par la peur. Mais c’était trop court..
L’image montrée des militaires rwandais n’est pas meilleure, tous désorganisés et pris de boisson, à part le général, très rapidement aperçu, qui vient demander de l’aide aux Français, ce que leur mandat de stricte neutralité ne leur permet pas.
Le journaliste dira plus loin : « En avril 1994, j’ai vu des militaires français sur les barrages et ils faisaient le tri : l’ennemi commun était le FPR » – pourtant l’armée française s’était retirée en novembre 1993, à la suite des accords d’Arusha.
Pourtant cette légende a la vie dure, elle revient régulièrement dans les « grand messes » organisées par les tenants du pouvoir en place.
Une seule image positive – celle du prêtre qui était resté avec ses chrétiens et n’a pas pu empêcher le pire : « J’ai vu tant de gens mourir que je n’ai plus peur » – image à laquelle je souscris personnellement.
Je ne peux que conseiller au public de se rapprocher des témoins crédibles.
Madeleine RAFFIN
« RWANDA,UN AUTRE REGARD »

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