ET LA DÉMOCRATIE AU RWANDA ?
Deux rapports récents et complémentaires signalent les dérives autoritaires du régime de Kigali dont on sait déjà qu’à sa naissance, il n’a pas été porté sur les fonts baptismaux par la Démocratie.
Il s’agit tout d’abord du rapport annuel du service civil de renseignement belge publié le 21 novembre 2012.
Ce rapport note d’abord que « le régime rwandais « se crispe » et [que] le cercle des proches autour du président Kagame se rétrécit de plus en plus ». Les défections de proches, notamment du général Faustin Kayumba, ancien chef d’état-major de l’armée, ont amené à des postes clés de l’armée et du renseignement des durs du régime.
Il signale encore la censure et la répression contre les médias et l’anéantissement presque total de l’opposition politique : « L’opposition politique intérieure n’existe pas et tous les leaders politiques importants se trouvent en prison ou ont fui à l’étranger. » Car c’est bien à l’étranger que se trouve l’opposition rwandaise et on ne peut que déplorer sa fragmentation.
Il s’agit ensuite d’un rapport d’Amnesty International paru en octobre 2012 et intitulé « Rwanda : Dans le plus grand secret. Détention illégale et torture aux mains du Service de renseignement militaire. »
Il révèle qu’à côté des progrès apparents accomplis par le Rwanda en matière d’amélioration des conditions de vie dans les prisons dépendant du Service national correctionnel, un système parallèle de détention par les militaires a été mis en place.
Le rapport, dont on peut lire l’intégralité sur le site amnesty.org (index AFR47/004/2012/French), expose en détail les cas de détention illégale, d’actes de torture et de disparitions qui sont le fait des agents du Service de renseignement militaire et qui se sont multipliés à l’approche de l’élection présidentielle d’août 2012.
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