Les larmes de l’honneur.
Il faut redire avec force que les soldats français, bras armés de la France au Rwanda, n’ont pas été les complices de génocidaires, ni des tortionnaires, ni des assassins, mais au contraire les artisans inlassables et dévoués de la paix n’hésitant pas à intervenir au péril de leur vie contre l’innommable, la brutalité et la barbarie, sachant remettre un peu d’humanité dans ce bouillon de haine et de mort.
L’article de Patrick Girard de l’hebdomadaire Marianne du 07/10/2005, résume bien le sentiment qui se dégage chez le lecteur à la lecture du livre :
Afrique. Quelques vérités bonnes à dire sur le Rwanda
Le terrible génocide provoqué par la disparition, le 6 avril 1994, du président Juvénal Habyarimana, a fait couler des flots de sang et d’encre. Plus de 800 000 personnes, en majorité des Tutsi et des Hutu libéraux, ont été massacrés par les milices extrémistes proches du Hutu Power, dans l’indifférence complète de la communauté internationale.
Celle-ci se contenta de faire évacuer les ressortissants étrangers présents au Rwanda cependant que le maigre contingent de l’ONU voyait ses effectifs être réduits et mis en demeure de ne pas intervenir.
La mauvaise conscience occidentale a trouvé un bouc émissaire commode en la personne de la France, soupçonnée et accusée, par de multiples pamphlets, d’avoir soutenu, des années durant, le régime de Juvénal Habyarimana, voire d’avoir financé et armé les tueurs. Une vision pour le moins simpliste puisque les troupes françaises stationnées depuis octobre 1990,à Kigali avaient été retirées, après la signature, en 1993, des accords d’Arusha.
Peu importe. Mieux vaut fustiger Paris que s’interroger sur le rôle du FPR (Front patriotique rwandais), ces fameux « Khmers noirs » dont le chef, Paul Kagame, n’est pas précisément connu pour être un champion de la démocratie et des droits de l’homme. Les spécialistes sont aujourd’hui d’accord pour reconnaître qu’il donna sans doute l’ordre d’abattre l’avion qui transportait le président rwandais et son homologue burundais. Il savait que les désordres qui en résulteraient lui permettraient de parvenir au pouvoir plus sûrement et plus rapidement que par la voie des urnes.
Voilà qui donne toute sa valeur au témoignage de Jacques Hogard, un ancien officier supérieur français qui relate le déploiement des troupes françaises dans le cadre de l’Opération Turquoise et qui apporte de précieux renseignements sur les agissements du FPR. Sans nier pour autant les massacres commis par les miliciens hutus et une partie des Forces armées rwandaises.
On peut tout juste regretter que l’auteur fasse appel à « l’autorité » de Bernard Lugan, « africaniste » dont les théories, largement entachées de racisme, sont sujettes à caution (note : ce dernier point est erroné, mais n’enlève rien au reste de l’article), pour ne pas dire plus. Mais ce livre se lit d’une traite et constitue un contrepoids précieux aux entreprises de désinformation sur le rôle de la France au Rwanda. »
On lira également avec intérêt, deux réactions à cet article lisibles sur le site Internet de Marianne, émanant selon toute vraisemblance de deux Rwandais :
Le 30 novembre 2005 par Kalinda
Je suis rwandais mais je ne dirai pas si je suis hutu ou tutsi. Cela m’importe peu voire trop peu. Seulement je voudrais réagir sur les ouvrages qui sortent en ce moments et qui mettent en cause le FPR et Monsieur Kagame (à tort ou à raison). J’ai remarqué une chose. C’est que à chaque fois qu’une thèse met en cause la véracité de la sacro-sainte vérité connue depuis les années 1990, le FPR crie au révisionnisme. Je pense que le FPR devait plutôt démentir en apportant les éléments qui prouvent le contraire. Nous avons tous ( Hutu et Tutsi) envie de connaître ce qui s’est réellement passé au Rwanda. Et que les coupables de tout bord soient punis de façon exemplaire pour que le mot "Plus jamais ça" soit gravé dans la mémoire collective des générations qui viendront.
Merci
Le 24 novembre 2005 par pkcharrier
La vérité sur le Rwanda reste inaudible en France. La vérité, c’est que seul le maintien de l’armée française après 1993 aurait pu éviter le génocide, provoqué par la guerre d’invasion du FPR et des Ougandais. »
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