Enquête du juge français Bruguière : une proche du président Kagame arrêtée
Le 6 avril 1994, le président Habyarimana perdait la vie dans son avion, touché par un missile, alors qu’il revenait au Rwanda. Cet assassinat est considéré comme l’élément déclencheur du génocide. 800 mille tutsis et opposants hutus sont morts entre avril et juin 1994.
Depuis, plusieurs pays européens ont lancé des mandats d’arrêt internationaux contre de hauts responsables de l’actuel président Kagamé.
C’est en 2006 que le juge Bruguière a signé 9 mandats d’arrêts visant des proches de Paul Kagame. Le juge français les soupçonne d’être impliqués dans l’attentat qui a coûté la vie au président Habyarimana en 94. Le juge Bruguière recommande aussi des poursuites contre l’actuel président Kagame devant le tribunal pénal international pour le Rwanda.
Ces mandats d’arrêt internationaux ont d’ailleurs sérieusement refroidi les relations diplomatiques entre la France et le Rwanda. Pour Paul Kagame, ils ne sont qu’une opération politique pour couvrir l’implication supposée de la France dans le génocide rwandais.
En mai dernier, une visite officielle rwandaise en Belgique avait été annulée. Dans la délégation rwandaise se trouvait un haut responsable de la sécurité extérieure recherché, lui, par la justice espagnole. L’Espagne enquête sur le génocide et tout spécialement sur la mort en 94 de prêtres et d’humanitaires présents sur place.
En mai dernier, la Belgique avait expliqué au Rwanda que si cet homme mettait un pied sur notre territoire, il serait immédiatement arrêté. La visite avait tout simplement été annulée.
D’après A. Blanpain, RTBF novembre 2008
(1) Note de l’association France Turquoise:
L’intervention de la justice française et l’ouverture de l’enquête du juge Bruguière font suite à l’initiative des familles de l’équipage français de l’avion abattu le 6 juin 1994, qui ont déposé plainte et se sont constituées parties civiles.
Rose Kabuyé inculpée par la justice française
Rose Kabuye a été transférée sur Paris et inculpée pour "complicité d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste".
Voir également : Débat sur France 24 après l’arrestation de Rose Kabuye
Le 22 décembre 2008, Madame Rose Kabuyé a été remise en liberté sous contrôle judiciaire et autorisée par la justice française, à rentrer au Rwanda pour la période des fêtes de fin d’année sous réserve de revenir volontairement en France le 10 janvier 2009. Dans la communauté rwandaise présente en Europe de nombreuses supputations ont alors eu cours sur le sens à donner à l’une ou l’autre des hypothèses : retour ou non retour ?
Voir également dépêche publiée par
Madame Rose Kabuyé revenue à Paris a été entendue à la fin du mois de janvier 2009 par les magistrats français en charge de l’instruction. Puis elle a rejoint Kigali. Elle a été de nouveau entendue par les juges français à Paris en mars 2009.
Lire l’article publié en mai 2009 par le colonel (cr) Luc Marchal, ancien adjoint du général canadien Dallaire, chef des soldats de l’ONU (MINUAR) présents au Rwanda en 1994 : L’enquête du juge Bruguière n’est pas un vulgaire "pétard mouillé"
Actualisation octobre 2010
Le destin de Rose Kabuye
Le limogeage Rose Kabuye du poste de directrice du protocole de la présidence rwandaise a suscité son lot de rumeurs fantaisistes.
C’est pour « incompétence » et « fautes professionnelles » commises dans l’exercice de ses fonctions que Rose Kabuye (49 ans), la directrice du protocole de la présidence rwandaise, a été officiellement limogée à la mi-septembre (2010), après plusieurs semaines de mise à l’écart. De novembre 2008 à avril 2009, l’intéressée avait été assignée à résidence par la justice française dans le cadre d’une enquête sur l’assassinat de Juvénal Habyarimana, avant d’être remise en liberté, faute de preuves. Cette mésaventure lui avait valu dans son pays un statut de star, qui, dit-on à Kigali, lui avait quelque peu « tourné la tête ».
Depuis plusieurs mois, le président Paul Kagamé ne cachait pas son agacement devant les bourdes à répétition de sa collaboratrice. Ce limogeage, qui n’a rien à voir avec la sécurité du chef de l’État (domaine auquel la directrice du protocole était totalement étrangère), a suscité quelques explications fantaisistes. Selon ces rumeurs, Kabuye aurait exigé de Kagamé un poste de ministre, voire une ouverture du régime en direction de l’opposition ! (…)
Extraits d’un article de Jeune Afrique
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