Visite de Kagamé, réactions de parlementaires
LA SENATRICE JOËLLE GARRIAUD-MAYLAM (UMP) CONTRE LA VISITE DE PAUL KAGAME A PARIS
août 24 2011 | Sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam
Paul Kagamé, président du Rwanda, viendra à Paris les 12 et 13 septembre prochains. Cette annonce ne pouvait me laisser indifférente, et j’ai tenu à déposer aujourd’hui au Sénat une question écrite à ce sujet. Le président rwandais a accusé les forces françaises envoyées au Rwanda, sur demande de l’ONU, d’être les complices du génocide que ce pays a subi et d’avoir ainsi contribué à des crimes contre l’humanité. Personne ne peut nier de bonne foi la réalité du génocide. La population rwandaise en garde encore les stigmates. Mais le génocide ne doit pas servir à alimenter des accusations injustes ou à justifier des politiques inacceptables. Nous avons sans doute, comme d’autres, commis des erreurs. Nous n’avons pas vu venir la catastrophe. Nous n’avons pas pris suffisamment au sérieux les appels au meurtre de Radio Mille Collines. Et pourtant. Les militaires français ont tout fait pour rétablir la paix et la sécurité, au péril de leur vie, dans un pays en proie au chaos et à la folie sanguinaire. Ils ont sauvé des milliers d’hommes, de femmes et d‘enfants en s’opposant aux exactions et aux crimes quels que fussent leurs acteurs. Nos responsables politiques de l’époque sont des hommes d’honneur. Ils ont agi en toute bonne foi, avec comme priorité de préserver ce qui pouvait l’être. Sans notre action, la tragédie aurait été bien pire encore. La visite du président Kagamé aura lieu. On peut ne pas s’en réjouir. C’est mon cas. Je comprends certes que l’intérêt de la France et du Rwanda passe par un apaisement de leurs relations. Mais il importe au moins qu’à l’occasion de cette visite, le chef de l’Etat rwandais manifeste publiquement sa volonté de ne plus faire à la France, à son armée et à ses responsables de procès injuste. N’oublions pas que nos militaires consacrent leur vie à défendre la démocratie et les droits de l’Homme dans des opérations extérieures, sans rien en retirer d’autre que l’honneur d’avoir contribué, sous nos couleurs, à la paix et au développement. La France a soutenu le peuple libyen dans sa quête de liberté face au tyran qu’est Kadhafi ; le Président Sarkozy est en train de gagner son pari, après avoir, seul contre (presque) tous, défendu sa vision d’une Libye libre. Nous pouvons être fiers de notre action. La visite doit être l’occasion de dire les choses franchement. Sur le passé et sur le présent. Sur l’action des troupes rwandaises en RDC. Sur la répression contre les opposants rwandais : je pense notamment à Victoire Ingabire, emprisonnée depuis plus d’un an. La réalité du génocide ne doit pas servir d’excuse au déni de la démocratie et des droits humains. Si nous tenons au président rwandais un langage de vérité, s’il comprend que la France est prête à reconnaître ses erreurs mais pas à renier l’honneur de son armée ni à mettre les Droits de l’Homme dans sa poche, alors, oui, cette visite qui suscite des interrogations légitimes aura été peut-être utile
provenance article http://www.france-rwanda.info/article-la-senatrice-joelle-garriaud-maylam-contre-la-visite-de-paul-kagame-a-paris-82404678.html
Bernard CARAYON, député du Tarn, maire de Lavaur, interpelle ses collègues parlementaires. (30 août 2011)
Madame le Député, Monsieur le Député, Cher(e)s collègues,
L’annonce de la visite officielle à Paris de Monsieur Paul Kagamé, président du Rwanda les 12 et 13 septembre prochains ne peut que nous interpeller.
Ce dernier a accusé, en son temps, notre pays et les forces françaises envoyées au Rwanda sur demande de l’ONU, d’être les complices du génocide que ce pays a subi et d’avoir contribué à des crimes contre l’humanité.
Pour m’être rendu personnellement en mission au Rwanda en 1994 et assuré les fonctions de secrétaire de la mission d’information sur le Rwanda (présidée par Paul Quilès) j’ai pu constater que les militaires français ont tout fait pour assurer la sécurité, au péril de leur vie, dans un pays complètement dévasté par la folie sanguinaire.
Des centaines de milliers de vies d’enfants, de femmes et d’hommes ont été sauvées par leur présence et leur action. Les hommes politiques français de l’époque ont agi en fonction de leurs connaissances dans les limites fixées par les organisations internationales. Sans notre action, la tragédie aurait été bien pire.
Je ne peux, personnellement, fermer les yeux et ne rien dire. C’est pourquoi je vous adresse copie de la lettre que je viens de faire parvenir à Monsieur le Président de la République.
Si vous souhaitez en être cosignataire, merci de me le faire savoir avant le 6 septembre 2011 à 12 heures à l’adresse suivante : mvoisin@assemblee-nationale.fr
Il y va de l’honneur de la France, de son armée et de ses soldats.
Je vous prie d’agréer, Madame le Député, Monsieur le Député, cher(e)s collègues, l’expression de ma parfaite considération.
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