Politique française dans la région des « Grands Lacs » (Rwanda, RDC)
Grands Lacs : Pax americana
Les choses semblent aller vite avec Barack Obama. Les Etats-Unis sont en train d’effectuer un retour en force en Afrique, l’initiative des opérations étant jusque-là laissée aux Européens. Preuve : Washington a pesé de tout son poids dans le revirement de situation constaté dans la région des Grands Lacs, avec le retour encore timide de la paix.Des informations de plus en plus concordantes confirment l’implication des Etats-Unis dans le retour progressif de la paix dans la région des Grands Lacs. Notamment avec le début de normalisation des relations entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Certes, le dernier rapport des experts de l’Onu sur le soutien financier et militaire du Rwanda au mouvement de la rébellion armée du CNDP y a été pour quelque chose. Rapport qui a « énervé » plusieurs capitales européennes ; particulièrement Stockolm et Amsterdam qui ont suspendu leur aide à Kigali. Mais aussi Londres qui, jusqu’ à preuve du contraire, passe pour l’allié naturel de Kigali. Aussi, la Grande Bretagne a-t-elle collaboré étroitement avec les Etats-Unis pour mettre en garde le Rwanda contre un soutien quelconque au CNDP en vue de déstabiliser la RDC. Les choses se seraient passées pendant la « période de transition », entre l’élection de Barack Obama et son investiture. Obama qui ne veut plus de « guerres idiotes » s’était déjà prononcé pour le retour de la paix dans la région des Grands Lacs en « invitant les gouvernements étrangers a ne plus déstabiliser la République démocratique du Congo ».
La première opération d’AFRICOMIl nous revient que ce travail aurait été élaboré et mis au point par l’AFRICOM, le Commandement militaire régional pour l’Afrique, dont le quartier général qui devrait être installé dans un pays africain, se trouve à Stuttgart, en Allemagne. Commandé par le général William E. Ward, un noir américain, AFRICOM a pour mission entre autres de veiller à la sécurité des Etats-Unis à partir du continent africain. Parmi les objectifs fixés à cette structure militaire, il y a la lutte contre le terrorisme et la compétition économique visant à contrer un pré-positionnement militaire des Etats-Unis face à la montée en puissance de la Chine sur le continent. Ce dernier objectif aurait pesé beaucoup dans l’intervention américaine pour ramener la paix en RDC et dans la région de l’Afrique de Grands Lacs. Aussi, AFRICOM opérationnel depuis octobre 2007 aurait mis au point un « plan » qui a favorisé le rapprochement de la RDC et le Rwanda et la mise sur pied des opérations conjointes militaires avec d’une part l’Ouganda, et de l’autre, le Rwanda. Le but est d’anéantir les foyers de tension, de neutraliser les forces négatives et de ramener la paix, « PAX America », en vue de relancer le développement dans cette région si riche. C’est la première mission de l’AFRICOM en Afrique.
Résultats mitigésA en croire certains experts, les résultats de ces deux opérations sont encore mitigés. La mission conjointe militaire avec l’Ouganda n’a pas donné les résultats escomptés. Si plusieurs bases militaires de la LRA ont été détruites, la capacité militaire de ce mouvement ne l’est pas. Et qui plus est, Joseph Kony, le leader charismatique de la LRA, est toujours en fuite. L’échec de cette mission incomberait à la partie ougandaise. En effet, selon des rumeurs répandues à Kampala, l’Etat-major général de l’armée ougandaise a été court-circuité. L’élaboration de ce plan a été confié au fils du président Museveni. D’où son exécution a posé des problèmes, suscitant un malaise dans les rangs des officiers ougandais. Mais au quartier général de l’AFRICOM, l’on se félicite du deal intervenu entre les présidents Paul Kagame et Joseph Kabila. Aussi, demeure-t-on convaincu que s’il n’y a pas de dérapage, la mission conjointe militaire avec le Rwanda aura plus de succès que celle avec l’Ouganda. L’heure serait donc à l’appréciation de ces deux opérations au niveau de l’AFRICOM. Ce plan, selon les mêmes sources, a été élaboré par le cabinet Bush mais finalisé par l’équipe Obama qui a décidé de son exécution. Les Européens sont avertis : les Etats-Unis sont en train de signer leur retour sur le continent en misant sur la paix effective pour relancer les économies africaines afin de faire de l’Afrique un vrai partenaire au développement durable.
Interview accordée à Freddy Mulumba (Le Potentiel), Jacques Kimpozo Mayala (Le Phare), Denis Lubindi (L’Avenir), Luc-Roger Mbala (L’Observateur) et GND (La Tempête des Tropiques) janvier 2009.Nicolas Sarkozy: « La France restera toujours un allié fidèle de la RDC
Interview exclusive accordée par le président français Nicolas Sarkozy à cinq journaux congolais : Le Potentiel, Le Phare, L’Avenir, L’Observateur et La Tempête des Tropiques. 17 février 2009
M. Le Président, certains passages du discours que vous avez prononcé le 16 janvier, à l’occasion des vœux au Corps diplomatique, ont soulevé une vive polémique à Kinshasa. L’élite et la population congolaises souhaitent connaître le sens que vous donnez aux trois expressions suivantes : « Cela met en cause la place, la question de l’avenir du Rwanda avec lequel la France a repris son dialogue, pays à la démographie dynamique et à la superficie petite. Cela pose la question de la République démocratique du Congo, pays à la superficie immense et à l’organisation étrange des richesses frontalières » ; « Il faudra bien qu’à un moment ou à un autre, il y ait un dialogue qui ne soit pas simplement un dialogue conjoncturel mais un dialogue structurel » ; « Comment, dans cette région du monde, on partage l’espace, on partage les richesses ».
La France a toujours été, et elle restera toujours un allié fidèle de la RDC. Elle l’a été au long des années de la transition ; elle l’a été chaque fois que l’unité du Congo a été menacée. Elle cherche à aider le Congo à sortir de l’instabilité, à retrouver la paix et la stabilité. Je constate une chose : aujourd’hui, en dépit de tous les efforts accomplis, la paix ne s’est pas encore imposée au Congo et dans la région. Et les victimes, ce sont toujours les civils innocents des provinces orientales du Congo. Ces souffrances doivent cesser. Tous les Congolais ont droit à la paix et à la stabilité. La RDC a besoin de se développer – à l’Est comme dans toutes les provinces du pays –, de faire fructifier les richesses qui lui appartiennent, de prendre son avenir en main plutôt que de subir des guerres injustes et injustifiables. Le temps est venu de tourner la page de ces quinze dernières années. Alors je m’interroge : faut-il faire plus ? Faut-il faire mieux ? Faut-il faire autrement ?
Les polémiques n’ont pas lieu d’être et les procès qui nous sont faits sont sans fondement. Je voudrais souligner quelques idées simples. Il y a des principes sacrés : la souveraineté de la RDC, le respect de son intégrité territoriale, l’intangibilité de ses frontières. La France s’est toujours battue pour ces principes. Ce n’est pas avec moi que cela changera. Il y aussi une évidence : la RDC, c’est le cœur-même de l’Afrique, autour duquel le continent s’articule. Ses richesses potentielles sont immenses et pourtant, les Congolais n’en profitent pas, ou pas assez. Je suis désolé de vous le dire, mais quelque chose ne tourne pas rond !
Ma conviction, c’est que le retour de la paix doit s’accompagner d’un dialogue de fond. Regardez ce que nous avons fait en Europe : nous avons surmonté nos déchirures et nos divisions, surmonté les blessures si profondes de trois guerres entre la France et l’Allemagne en particulier, pour construire, à partir de projets concrets et dans le strict respect des Nations qui la composent, une Europe de paix et de prospérité. Bien sûr cela nous a pris du temps. Mais cela nous a permis la reconstruction ; cela nous a apporté une prospérité sans égal et l’essor de nos économies ; cela nous a apporté aussi la stabilité et la paix. Alors, au nom de quoi les pays autour des Grands Lacs seraient-ils condamnés à la répétition des guerres et au malheur ? Ne peuvent-ils surmonter cette fatalité que, pour ma part, je refuse ? Je veux croire en l’avenir.
L’intérêt des Congolais et des pays de la région, c’est de susciter des projets qui fédèrent plutôt que subir des appétits qui divisent, de couper à leur racine les causes de la rivalité, de la désunion et du malheur. Des institutions existent déjà, comme la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs. Alors il faudrait la revivifier, et peut-être même aller plus loin.
C’est dans cet esprit que je voudrais lancer quelques idées : les pays de la région, de l’Angola au Burundi, et pourquoi pas à la Tanzanie aussi, pourraient travailler ensemble, comme nous l’avons fait en Europe, pour structurer leurs marchés, organiser des filières agricoles, commerciales et industrielles, introduire davantage de transparence et de règles, développer les ressources énergétiques y compris par des micro-projets, assurer la sécurité alimentaire et sanitaire, faciliter l’accès à l’eau potable, protéger le patrimoine naturel, bâtir des infrastructures régionales pour créer de nouvelles opportunités et multiplier les débouchés.
Il y a tant de richesses à créer ou à mettre en valeur. Cela suppose de la confiance et ce dialogue structuré auquel j’ai fait référence. Cela suppose aussi la coopération, qui interdit la prédation ou l’exploitation. Et je souhaite insister sur ce point. Le président Kabila a dit que les décisions doivent être prises à Kinshasa, et nulle part ailleurs. Il a raison ! C’est aux Congolais eux-mêmes de trouver des solutions. C’est vrai aussi à l’échelle de toute la région : c’est aux Etats et aux populations de discuter, et disons-le, de coopérer pour régler les problèmes et retrouver de la confiance. La confiance, c’est fondamental. La paix ne peut jamais être imposée de l’extérieur.
Les Congolais ont l’impression que vous cherchez à vous rapprocher du Rwanda, sur le dos de la RDC, tout en prenant des distances avec vos prédécesseurs qui ont décidé l’opération Turquoise en 1994. Qu’y répondez-vous ?
Dois-je vous rappeler que vous êtes le premier pays francophone du monde ? La France sera toujours aux côtés des Congolais. La RDC tient une place toute particulière dans le cœur des Français. Mais je ne peux pas encourager la RDC à dialoguer avec ses voisins sans que la France le fasse aussi ! Vous avez tout de même noté que je me suis d’abord rapproché du président Dos Santos et que j’ai noué un partenariat stratégique avec l’Angola sur les questions africaines. Et comment pourrais-je aider les Congolais si je m’abstiens de parler au président du Rwanda ? Ces polémiques n’ont aucun sens. La France restera toujours fidèle en amitié. Et la France choisira toujours la voie du dialogue pour faire progresser la cause de la paix.
Principale victime de l’opération Turquoise, la RDC n’est-elle pas en droit d’espérer un dédommagement de Paris ?
Il faut regarder la vérité en face. Il faut reconnaître que les événements innommables de 1994 ont eu de lourdes conséquences pour la RDC. La crise qui frappe l’Est du Congo depuis des années a des racines historiques. C’est évident. Mais il faut dire aussi que ni la France, ni la communauté internationale n’ont été les instigateurs de l’arrivée des réfugiés hutus rwandais sur le sol congolais. Ces réfugiés ont fui leur pays et traversé la frontière de leur propre initiative. La France a pris le risque d’intervenir quand personne ne bougeait. L’opération Turquoise, je le rappelle, a été conduite sous mandat des Nations-unies. La France dans cette affaire n’a pas agi seule. Elle a agi au nom de la communauté internationale tout entière. Elle a sauvé des vies humaines en 1994, comme elle l’a fait à Bunia plus tard avec l’Opération Artémis dont tant de Congolais se souviennent. La France n’a pas à rougir de ce qu’elle a fait. Mais, s’il vous plaît, tournons-nous vers l’avenir.
Votre discours semble signifier que la France a abandonné les intérêts de la Francophonie au profit des intérêts du monde anglo-saxon. L’opinion congolaise attendait en effet une position française favorable à la RDC et se demande désormais si la France participe au démembrement de la RDC. Quel jeu joue exactement la France dans les Grands Lacs ?
Mais pourquoi me parlez-vous de démembrement ? Qui a dit cela ? Ai-je jamais dit une telle chose, si contraire aux positions constantes de la France ? Je l’ai dit, et je le répète : la souveraineté de la RDC et l’intangibilité de ses frontières sont des principes sacrés. Si un pays continuera de se battre pour garantir leur plein respect, ce sera bien la France.
Je veux que la RDC retrouve en Afrique toute la place qui lui revient. Cela veut dire un Congo fort, uni, debout et prospère dans une région stable et apaisée. Un Congo qui se développe du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Ne nous voilons pas la face : cela demandera d’autant plus d’efforts et de détermination que la RDC est frappée par la crise économique, comme le reste du monde. Il n’y a qu’une solution possible : il faut se retrousser les manches, il faut investir dans l’avenir. Et, excusez-moi de le dire mais c’est une évidence, le Congo a tout à gagner, aussi, à tisser des liens fructueux avec ses voisins, de l’Atlantique à l’océan Indien. C’est valable partout ailleurs, alors pourquoi pas au cœur de l’Afrique !
Lors du sommet de La Baule, le président François Mitterrand avait posé entre autres préalable à l’aide française au développement des pays africains, la démocratie, la bonne gouvernance et le respect des Droits de l’Homme. A vos yeux, la RDC satisfait-elle à cette conditionnalité ?
La RDC est une jeune démocratie. Peu de processus électoraux en Afrique, ou ailleurs, sont aussi exemplaires que l’a été celui de 2006. Il a coûté 450 millions de dollars à la communauté internationale. Bien sûr, il y a encore de nombreux défis à relever : lutter contre la corruption, structurer l’armée, la police, la justice, décentraliser une partie des moyens. Beaucoup de chemin reste à parcourir. C’est justement parce que la France souhaite vous accompagner que je viendrai vous rendre visite très prochainement.
L’un de vos prédécesseurs avait déclaré que pour l’Afrique la démocratie est un luxe. A ce jour, partagez-vous cette opinion ?
De nombreux dirigeants africains avaient dit la même chose avant lui mais ce n’est pas le débat. Ma réponse est non ; la démocratie n’est pas un luxe, c’est au contraire une nécessité. Je ne suis pas de ceux qui opposent, un peu naïvement, démocratie et développement. Cela n’a aucun sens. Je ne crois pas non plus à une quelconque exception africaine. Je suis également choqué que certains responsables politiques africains puissent présenter l’exigence démocratique comme une simple conditionnalité imposée par des partenaires étrangers. Les Africains, comme tous les autres peuples, veulent élire leurs représentants. L’aspiration à la démocratie et au respect des droits de l’homme a été au cœur des luttes pour l’indépendance.
La démocratie est aussi une des conditions de l’amélioration de la gouvernance. Elle reste la meilleure garante de l’existence de contre-pouvoirs et de la capacité des administrés à demander aux gouvernants des comptes de leur gestion.
Je ne dis pas pour autant que l’instauration de la démocratie est facile, ni qu’elle suffit à régler tous les problèmes.
La RD Congo est à ce jour le premier pays francophone au monde. Pour quelles raisons la France paraît-elle la négliger, notamment en ce qui concerne les facilités nécessaires à son épanouissement culturel ainsi que dans le domaine de la recherche ?
La Francophonie, parlons-en. Elle nous appartient à tous et n’est pas la propriété de la France. Savez-vous qu’il y a quelques semaines, le Congo a dépassé la France comme premier pays francophone du monde ? Et dans quelques années, vous serez loin devant ! Nos relations doivent être à la hauteur de ce que nous partageons.
La France ne néglige pas la RDC en ce domaine. Nous partageons la même conviction : la culture est l’école de la libre expression, de la libre pensée, c’est un pilier de la démocratie. Votre pays est connu pour sa créativité culturelle et son dynamisme artistique. A Kinshasa, comme à Lubumbashi, les centres culturels français sont des lieux d’expression privilégiés des milieux culturels congolais.
Au début de cette année, nous avons lancé un nouveau programme Francophonie en RDC. Il permettra de relancer l’enseignement du français à Kinshasa, à Lubumbashi, à Kisangani. Je vous annonce que nous allons aussi appuyer le développement du réseau des Alliances françaises tout particulièrement celles de Béni, Bunia, Goma, Bukavu, Uvira. C’est un vrai choix stratégique. L’éducation est la clé de l’avenir. Il y a d’autres projets, mais j’aurai l’occasion d’en parler lors de ma visite.
Quel pourrait-être l’apport de la France dans le redressement économique de la RDC en cette période de crise financière ?
Il n’y aura pas de redressement sans paix durable. A ce titre, la France veut continuer à accompagner la RDC sur le chemin de la paix. Ensuite, il faut un véritable plan de reconstruction concerté du pays. Pour cela, il faut de grands moyens. La France ne peut pas jouer ce rôle toute seule. Alors je réfléchis à la manière de consulter nos grands partenaires pour que nous puissions tous ensemble aider la RDC à se reconstruire. Et puis il faudra attirer davantage d’investissements privés. C’est pour moi un enjeu central. La France veut là aussi jouer tout son rôle. J’aborderai ces sujets lors de ma visite.
Dans le cadre de son aide à la RDC, que choisirait la France entre les priorités suivantes : créer des emplois pour venir en aide aux populations démunies, doter le pays d’une armée dissuasive, lutter contre la destruction très avancée de l’environnement ?
Aucune : il faut aider la RDC dans tous ces domaines, et d’autres encore ! La question n’est pas de choisir une priorité au détriment d’une autre ; la question, c’est d’être le plus efficace possible. Je ne ménagerai aucun effort pour convaincre tous les partenaires internationaux de s’engager avec moi aux côtés des Congolais. Mais au final, le destin du Congo est dans les mains des Congolais. L’avenir leur appartient. Et je sais qu’ils peuvent faire de grandes choses.
Discours de Nicolas Sarkozy,président de la république française devant le Parlement de la République Démocratique du Congo (RDC) réuni en Congrès.
26 mars 2009
Messieurs les Présidents,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
Et si vous me le permettez, Chers amis,
L’histoire est jalonnée de périodes charnières où d’immenses bouleversements ont mis les hommes à l’épreuve. Par faiblesse, ils ont pu se résigner à leurs malheurs et leurs démons. Mais quand ils étaient convaincus qu’en renonçant ils se condamnent, ils ont trouvé la force de changer leur destin et construire un avenir meilleur.
Le monde vit aujourd’hui l’une de ces périodes charnières. Nous ne pourrons pas refaire demain ce que nous avons fait hier. Si l’on ne veut plus souffrir des ravages de la crise économique actuelle, nous devrons changer les règles du capitalisme mondial. Si nous voulons écarter la menace du réchauffement climatique qui pèse sur notre avenir et celui de nos enfants, nous devrons changer radicalement nos habitudes. Si nous voulons que les exploités d’aujourd’hui se libèrent demain de leurs chaînes, nous devrons construire un monde juste.
L’Afrique aussi se trouve à un tournant. Car l’Afrique, on ne le dira jamais assez, n’est pas un continent à part, détaché des autres, enfermé dans je ne sais quel isolement.
L’Afrique bat au même rythme que le reste du monde.
Et le coeur de l’Afrique, il bat ici, en République démocratique du Congo!
Et le Congo, plus encore que les autres Nations d’Afrique et du monde, a lui aussi rendez-vous avec son destin. J’ai conscience de la gravité du moment. Car je suis convaincu qu’aujourd’hui, dans cette région d’Afrique centrale, l’heure est venue d’écrire un nouveau chapitre de son histoire.
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