Mais le fleuve tuera l’homme blanc
Patrick Besson, Fayard Roman 480 pages 22 euros
« Mais le fleuve tuera l’homme blanc », un roman dans une bibliothèque rassemblant des essais, des témoignages et des récits documentaires !….une incongruité ?
Ce serait oublier que le romancier, à partir d’une trame imaginaire, peint des caractères et des situations psychologiquement réalistes. En l’occurrence pour ce qui nous intéresse ici, la morgue retorse des tutsis et la haine butée des hutus.
« Les rwandais ont engagé un officier traitant qu’ils ont l’intention de piéger (…) A travers lui ou elle, Kagamé veut atteindre la France (…) ». Voilà l’argument d’une fresque foisonnante où s’entrechoquent des personnages multiples se croisant dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest.
Le Rwanda de la période 1994 n’est pas au centre du tableau, mais quand l’auteur s’y attarde il peint avec justesse une situation tragique et nul documentaire ne donne à voir aussi crument la lumière noire du génocide. Mépris, cruauté froide, vols, viols, machettes, bière et bestialité, meurtres entre voisins. C’est saisissant de réalisme.
Celui qui écrit et qui a vu, rend témoignage à la vérité.
André Schill
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.