Relations France Rwanda. Point de vue de monsieur Alain Juppé
France-Turquoise
juin 19, 2011
Audition de monsieur Alain Juppé, ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères et européennes, devant la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale le 4 mai 2011.
Question de monsieur Jacques Remiller : (…) lors de votre nomination, monsieur le ministre d’Etat, le président du Rwanda a déclaré que vous ne seriez pas le bienvenue dans son pays. Au-delà de la réaction –très sèche- du Quai d’Orsay, quel est votre sentiment personnel ?
Réponse de monsieur Alain Juppé.
(…) Quant au Rwanda, je distinguerai mon sentiment personnel, que je garde pour moi, et l’intérêt de la France. J’espère seulement qu’un jour la vérité historique sera faite sur ce qui s’est passé au Rwanda à partir de 1993. Un rapport du Conseil de sécurité, qui n’a pas fait l’objet d’une grande publicité jusqu’à présent, pointe les crimes commis en République démocratique du Congo. Sur un plan diplomatique, nous avons intérêt à avoir de bonnes relations avec le Rwanda et le processus amorcé par le Président de la République doit être poursuivi dans des conditions convenables. M. Kagamé a dit que je ne serais pas le bienvenu au Rwanda, et je lui ai répondu que je n’avais pas l’intention d’y aller tant que circulerait le rapport qui met en cause M. Mitterrand, M. Balladur, M. Védrine, M. de Villepin, M. Léotard, moi-même et l’armée française. Ce tissu d’inventions et de mensonges est destiné à créer un contre-feu à l’instruction judiciaire menée en France. Comme je l’ai dit devant la commission de l’Assemblée nationale présidée par M. Quilès, l’opération Turquoise est à l’honneur des militaires français qui ont sauvé des centaines de milliers de vies.