Paul Kagame a sacrifié les tutsi

Plus exactement Monsieur Ndagijimana met en avant les crimes commis par le FPR de Paul Kagamé, s’appuyant sur son expérience ou des rapports d’ONG.
La thèse de l’auteur, évoquée par le titre, accuse Paul Kagamé d’avoir instrumentalisé et sacrifié les victimes du génocide pour aujourd’hui asseoir sa légitimité.

 

« Le Général Paul Kagame n'a pas arrêté le génocide tutsi comme il l'a toujours prétendu. Bien au contraire, ce chef de guerre a délibérément provoqué le génocide, puis il a cyniquement et systématiquement rejeté toutes les initiatives des Forces armées rwandaises, des Nations Unies et de certains pays occidentaux pour arrêter le massacre des Tutsi. A plusieurs reprises, il a menacé de tirer sur les troupes étrangères qui tenteraient d'intervenir pour stopper le génocide. L'objectif de Kagame n'a jamais été de protéger nos parents Tutsi de l'intérieur, mais de s'en servir comme prétexte pour accéder au pouvoir par la force. Il est donc coresponsable du génocide tutsi au même titre que les autres génocidaires et doit en répondre devant la Justice et devant l'Histoire. »  JMV. Ndagijimana

CF

Rétablissement des relations France-Rwanda: chantage à la clef ?

Le gouvernement rwandais tente de s’opposer au juge français Bruguière.

 

Le 11 janvier 2010 le gouvernement rwandais a publié un rapport sur les circonstances de l’attentat de 1994 contre l’avion transportant le président de la république du Rwanda de l’époque. L’explosion de cet avion qui atterrissait à Kigali avait marqué le début d’un massacre généralisé des tutsis résidant au Rwanda.
Ce rapport dit Mutsinzi, s’oppose en tout point à l’enquête menée par le juge d’instruction anti-terroriste français Bruguière, qui avait conclu à l’implication de personnages proches du président en exercice Paul Kagame et avait émis en 2006 neuf mandats d’arrêts internationaux qui restent d’actualité.
Quel est le contenu et la valeur de ce contre-feu allumé à quelques semaines de la visite au Rwanda du président de la république française ?

 

Le colonel (cr) Luc Marchal, ancien adjoint du général Dallaire chef des soldats de l’ONU au Rwanda (MINUAR), monsieur Filip Reyntjens, constitutionaliste et politologue belge, le major pilote rwandais Kanyamibwa donnent ici leur avis reprenant point par point des arguments techniques.

Mais il est particulièrement frappant qu’en déclaration liminaire, les experts mettent en doute l’impartialité des auteurs du rapport Mutsinzy commandités par le gouvernement rwandais:
 

« D’emblée le comité part du postulat que les autorités rwandaises de l’après-génocide n’ont aucune implication dans l’attentat du 6 avril 1994 et que les accusations contraires sont de nature idéologique, proférées par les génocidaires et leurs alliés. Il y a de quoi s’étonner qu’une commission "indépendante" dont l’objet est, précisément, de dénouer le vrai du faux, débute ses travaux par un tel a priori. » (colonel Marchal)

 

« Dans un rapport comme celui-ci, tout dépend de l’authenticité des faits ; l’interprétation vient ensuite et se fonde sur ces faits. C’est ici que réside la grande faiblesse de ce rapport. Tout comme la commission Mucyo, « chargée de rassembler les preuves montrant l’implication de l’Etat français dans le génocide », le comité Mutsinzi part d’un postulat : il est chargé de rassembler les preuves montrant l’innocence du FPR et la culpabilité des FAR dans l’attentat. Nous verrons que cela amène le comité à procéder à chaque fois de la même façon : il part de supputations non prouvées et parfois de contrevérités qu’il érige en faits ; à leur tour, ces faits permettent de dégager une vérité. » (Filip Reyntjens)

 

 

D’une manière très explicite monsieur Brauman (Médecins sans frontières) avait dit de la commission Mucyo «(…)elle est a été mise en place, elle est le produit d’un gouvernement qu’il faut bien appeler par son nom, c’est à dire une dictature qui règne par la terreur. (…)."

Mucyo, Mutsinzi, même démarches, mêmes conclusions !
AS

Consulter les archives :

Rapport de la commission Mutsinzi

Analyse du colonel Marchal

Analyse de Filip Reyntjens

Analyse du major pilote rwandais Kanyamibwa

 

Le patron de Dallaire parle

Chef de la MINUAR pendant le génocide, Booh Booh révèle que le général Dallaire avait organisé le sabotage de l’action diplomatique en plaçant clandestinement des micros dans son bureau pour écouter toutes les conversations officielles et confidentielles de son patron.

Dallaire a fermé les yeux sur les convois d’armes à destination du FPR alors qu’il contrôlait étroitement ceux du régime Habyarimana. Il a pris parti pour les rebelles Tutsis en vivant avec une compagne de rwandaise sous son toit. Ce comportement frivole a sali la réputation de la MINUAR et discrédité le travail des casques bleus.

Le représentant spécial de l’ONU affirme que Dallaire ne lui a remis ni rapport sur l’attentat du 6 avril 1994 ayant déclenché le génocide, ni sur l’assassinat des casques bleus belges.

Jacques Booh Booh va plus loin en révélant que Dallaire a carrément invité les rebelles du FPR dans les bureaux de l’état-major de la MINUAR à Kigali pour leur donner des informations sur les positions de l’armée Hutu.

Après avoir gardé le silence pendant dix ans, par discrétion et humilité, l’ancien ministre et ambassadeur camerounais parle pour dénoncer la mégalomanie et les dérives d’un général qui a fini sa carrière en larmoyant dans un livre paru en 2004 : « J’ai serré la main droite du diable ».

TPIR, une justice de vainqueurs ?

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 « Le fait que le Tribunal n'ait à ce jour pas jugé les crimes de guerre commis par le Front patriotique rwandais risque de donner l'impression qu'il ne rend qu'une "justice des vainqueurs'» a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch.  « Réclamer la justice pour les victimes des crimes du  FPR ne revient pas à nier le génocide ni à exprimer une équivalence entre ces crimes et le génocide » a expliqué Kenneth Roth. « C'est affirmer simplement que toute victime, quel que soit le pouvoir des coupables présumés, a droit à ce que justice soit faite. » 

 

Les crimes commis par le Front patriotique rwandais  ont été bien documentés, notamment par une Commission d'experts des Nations Unies en 1994 qui a conclu que ce groupe avait « perpétré de graves violations du droit international humanitaire » et  des « crimes contre l'humanité ». Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, entre avril et août 1994, le FPR a tué de 25 000 à 45 000 civils.

 

 kenneth_roth.jpg"Human Rights Watch est l’une des principales organisations indépendantes au monde qui se consacrent à la protection et à la défense des droits humains. En attirant l’attention internationale sur les situations où les droits humains sont violés, nous donnons une voix aux opprimés et nous exigeons que les oppresseurs répondent de leurs crimes. Nos enquêtes objectives et rigoureuses, ainsi qu’un plaidoyer ciblé et stratégique, nous permettent d’exercer une pression intense qui incite les décideurs à agir et accroissent le prix à payer pour les auteurs d’atteintes aux droits humains. Depuis 30 ans, Human Rights Watch œuvre avec ténacité pour poser les bases morales et légales de changements profonds et lutte pour apporter plus de justice et de sécurité aux peuples du monde entier. "